jeudi, 16 juillet 2020
Xiao Gang, « Poème sur des noms de simples »
Paysage, Dynastie des Ming
« La brise matinale fait trembler les fleurs,
Le soleil du soir brille sur l’appontement.
Tout en haut d’une tour une femme esseulée
Au crépuscule pleure sur sa solitude.
La lampe éclaire le lit des plaisirs à deux,
Dans les tentures flotte le parfum du benjoin.
Elle broie un peu d’encre, écrit deux ou trois vers,
Avec de la céruse essaie de se farder.
Elle voudrait tant voir de la fleur d’hellébore
La tige volubile emplir sa chambre vide. »
Xiao Gang ne fut pas qu’un poète à l’œuvre importante, il régna les deux dernières années de sa vie et mourut assassiné. Son œuvre fut longtemps mésestimée, pourtant, entouré par un cercle de poètes, il écrivit beaucoup dans un style très orienté vers les recherches formelles.
Xiao Gang — 503-551
in « Les Six Dynasties (de la fin des Han à la fin des Sui) » — 196-618
Traduit du chinois par François Martin
In Anthologie de la poésie chinoise
Pléiade / Gallimard, 2015
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vendredi, 10 juillet 2020
Wang Shifu, « Le pavillon de l’aile ouest »
Le mariage de Zhang et Yingying, représentés sous forme de marionnettes.
Édition de Min Qiji, 1640
« Vous balbutiez de honte, n’osez lever la tête,
Votre visage caché dans l’oreiller.
De vos cheveux en nuages épars tombent vos épingles d’or
Et le désordre de votre chevelure ajoute à votre charme.
Je déboutonne votre robe, dénoue votre ceinture,
Une odeur de musc se répand dans la chambre obscure.
Cruelle, pourquoi vous détourner ?
Pourquoi fuir mon regard ?
Je presse contre moi ce corps tiède et parfumé d’une beauté élancée,
Le printemps vient au monde, les fleurs se colorent,
Votre taille si souple s’agite à mon rythme,
Le bouton de votre fleur s’ouvre à moitié,
Les gouttes de ma rosée font s’épanouir votre pivoine.
Une seule libation m’engourdit à demi.
Je suis le poisson qui s’ébat dans les eaux,
Je suis le papillon qui recueille le parfum des bourgeons.
Vous reculez un peu pour vous rapprocher de nouveau.
Le surprise et l’amour se disputent en moi,
Je baise votre bouche vermeille et vos joues odorantes.
Vous êtes mon cœur et mes entrailles,
Vous dont j’ai terni la pureté. »
Cette pièce – dont les protagonistes sont Yingying et Zhang – fut écrite aux environs de 1300. Elle est une adaptation d’un texte plus ancien de monsieur Dong, portant le même titre, elle-même influencée par La vie de Yingying de Yuan Shen – les voies de la littérature chinoise sont sans fin, et c’est tant mieux.
L’extrait donné ici est chanté par Zhang alors que les amoureux viennent de se retrouver dans la chambre de Yingying. Il provient du merveilleux ouvrage de Jacques Pimpaneau, Anthologie de la littérature chinoise, paru chez Philippe Picquier en 2004 et réédité dans la collection de poche de l’éditeur en 2019.
Wang Shifu
Extrait du Pavillon de l’aile ouest (Xixiang Ji)
traduit par Jacques Pimpaneau
Philippe Picquier
http://www.editions-picquier.com/ouvrage/anthologie-de-la-litterature-chinoise-classique-2/
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mercredi, 06 mai 2020
Su Tung po, « Puisant de l’eau dans la rivière pour préparer le thé »
« l’eau vive a besoin d’un feu vif pour bouillir
je me rends au rocher où l’on pêche pour puiser dans l’onde profonde et limpide
avec une grande calebasse emprisonnant la lune, je la transvase dans la jarre
avec une petite louche je remplis la bouilloire nocturne d’eau de la rivière
quand frémit le thé une écume neigeuse se forme
au moment où l’on entend le vent dans les pins*, il faut tout de suite servir
les entrailles desséchées pas encore complètement humidifiées, j’arrête à la troisième tasse
assis, j’écoute dans la ville déserte les coups longs et courts qui annoncent l’heure »
* l’expression « on entend le vent dans les pins » signifie que l’eau commence à frémir — elle est parfois augmentée de « et la pluie dans les cyprès »
Su Tung po (Su Che) — 8 janvier 1037- 24 août 1101
in L’extase du thé — poèmes chinois
Traduits par Cheng Wing fun & Hervé Collet
Moundarren, 2002
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vendredi, 20 mars 2020
Yang Wan li, « cinq poèmes autour la poésie »
« Froid tardif composé devant les narcisses sur le lac de montagne*
pour forger un poème, on ne saurait se passer du fourneau et du marteau
mais si le poème s’accomplit, ce n’est pas seulement grâce à eux
le vieil homme ne cherche pas le poème
c’est le poème qui cherche le vieil homme
Lire des poèmes
dans la jonque ma seule occupation est de lire des recueils de poèmes
j’ai fini de lire les poèmes des Tang, je lis maintenant Wang An-shih**
ne dites pas que le matin le vieillard ne mange pas
les quatrains de Wang An-shih sont mon petit déjeuner
Dans l’éclaircie au milieu de la neige, près de la fenêtre ouverte j’ouvre un recueil de poèmes Tang et y trouve un pétale de fleur de pêcher, qui me laisse songeur
au hasard j’ouvre un livre de poèmes, ce matin devant la fenêtre de neige
dedans, un pétale de fleur de pêcher, encore frais
je me souviens d’avoir emporté ces poèmes pour lire sous les fleurs
c’était au printemps, bientôt une année déjà
Ajoutant de l’eau dans le bassin des roseaux aromatiques et des narcisses
mes vieux poèmes que je relis sont de nouveau frais
une fois la lecture finie, fatigué je bâille et m’étire
ces innombrables plantes dans le bassin se plaignent d’avoir soif
mais le vieil homme a pour projet d’être un homme paresseux
Poème en réponse à Lu Yu***
enchaîné à ma fonction, du printemps je ne puis profiter
ma barbe éclaircie est devenue comme de la neige
au milieu des nuages je fréquente le poète
oubliant les affaires, notre entente est parfaite
si en vieillissant mes poèmes s’émoussent,
grâce à ton talent tes vers sont toujours impeccables
toute ma vie j’ai été ballotté,
mon écriture vaut-elle encore grand-chose ? »
* Une dizaine de jours avant le nouvel an, on installe un bulbe de narcisse dans une bassine d’eau (le lac) avec un caillou (la montagne). Le jour du nouvel an, les narcisses sont en fleurs.
** Wang An-shih (1021-1086), poète et homme d’état de la dynastie Song du nord
*** Lu Yu (733-804), poète de la dynastie Tang
Yang Wan li – 1127-1206
Le son de la pluie
Poèmes choisi et traduits du chinois par
Cheng Wing fun & Hervé Collet
Moundarren, 1988, 2008, 2017
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vendredi, 06 mars 2020
Lu Yu, « La nuit du 18e jour du 7e mois, composé sur l’oreiller »
« un éclair jaillit, il fait clair comme en plein jour
pas encore apaisé le tonnerre gronde
les nuages défilent confusément puis disparaissent
lentement monte la lune solitaire
dans les herbes couvertes de rosée des criquets conversent
le vent dans les branches effraie les pies
dès que la fraîcheur naît je me sens enfin à l’aise
je dors profondément jusqu’à ce qu’à la fenêtre il fasse jour »
Lu Yu
Le vieil homme qui n’en fait qu’à sa guise
Poèmes choisis et traduits du chinois par Cheng Wing fun & Hervé Collet
Moundarren, 1995, rééd. 2012
vendredi, 10 janvier 2020
Lu Yu, « Écrit dans un moment de détente »
« Un vieil homme allant sur ses soixante-dix ans,
En fait, tout pareil à un enfant
Qui cherche en sanglotant les fruits des monts,
Qui suit en éclatant de rire les mimes des villages,
Ravi d’ajouter avec d’autres des tuiles sur le stupa,
Debout, seul, se mirant dans un petit bassin,
Qui prend entre ses doigts un livre usé à lire,
Embrouillé comme s’il allait étudier à l’école… »
Lu Yu – 1125-1210
Traduit du chinois par Stéphane Feuillas
in Anthologie de la poésie chinoise
Pléiade / Gallimard, 2015
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mardi, 19 novembre 2019
Chen Zu-ang, « Deux poèmes »
Wang Shimin, 1653
« Quittant un ami par une nuit de printemps
La fumée bleue de la bougie d’argent
La coupe d’or digne d’un vin unique.
Sortir vibrant aux luths et aux cithares
Se séparer pour sillonner le monde.
La lune sombre au-delà des grands arbres
La Voie Lactée fond dans le ciel de l’aube.
En route vers Lo-yang — tristesse douce
À quand une soirée de retrouvailles ?
Chanson en montant sur la terrasse de Youzhou
Devant on ne voit pas l’homme d’avant —
Derrière on ne voit pas l’homme d’après. —
Pensant aux cycles infinis de l’univers
La solitude amère et les larmes qui coulent. »
Chen Zu-ang — 661-702
in Ombres de Chine
« Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue »
Choix, traduction et commentaires : André Markowicz
Inculte / Dernière marge, 2015
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mercredi, 13 novembre 2019
Meng Jiao, « Songe d’automne »
« Le vieillard change du matin au soir
À osciller entre mourir et vivre.
Assis — un peu de vin — il se repose
Couché — mille visions le vide même.
La vue trop faible pour voir à la porte
L’ouïe trop fragile pour percer le vent.
Il est comme sa propre image peinte
Inapte à ressentir la même chose.
Tous les élans se sont finis en larmes
Mais il rêve une mort légère et blanche
Loin isolé de ses amis lettrés
Si proche des ermites des montagnes.
Ici le vert porte le deuil en jaune
Toute trace de vie est déjà loin.
Mais les saisons sans cesse se chevauchent
Mille songes bizarres se mélangent.
Au Sud jadis — léger — devant la mer
Au Nord — ici — pauvre — dans les rocailles.
Vieux souvenirs partis au gré des fleuves
La nostalgie d’un homme à son déclin
Attaché à l’automne du Sung-shan.
La houe ne suffit pas à le nourrir
Les habits de feuillage sont informes
Le tissu de poussière — irréparable.
Qui comprendra les poèmes anciens ?
Cachés dans les bambous démons et spectres
Le fer tranchant transformé en dragon…
Le lettré ambitieux a mille rêves
Mais la misère vient d’un cœur pervers
La poésie mène aux habits troués
Et là — près de mourir — toujours un gosse.
Faire de la musique — pas du bruit
Le bruit rend sourd écarte de la Voie
Ces mots sont un brasier au fond du cœur
On les écrits au sommet des montagnes. »
Meng Jiao, bien que plus âgé, était dans le cénacle de Han Yü (cf. le post précédent), où il avait la place de vieux sage sans aucune ambition politique.Ils ont beaucoup écrit ensemble.
Meng Jiao — 751-814
in Ombres de Chine
« Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue »
Choix, traduction et commentaires : André Markowicz
Inculte / Dernière marge, 2015
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lundi, 11 novembre 2019
Han Yü, « Ivre retenant Meng Jiao* »
« Dès le moment où voici des années
j’ai découvert Li Po avec Tu Fu
J’ai toujours regretté que ces deux-là
n’aient pas pu vivre ensemble plus longtemps
Nous sommes nés tous deux dans le même âge
Et nous suivons la voix qu’ils ont suivie.
Toi tu n’as pas de poste tu t’en vantes
fierté bizarre de tes cheveux blancs
Moi je suis plus malin pourtant j’ai honte
Vigne verte appuyée sur un grand pin.
Baissant la tête je te rends hommage
Puissions-nous être la main et le gant
Mais tu ne tournes même pas la tête
Autant vouloir faire tinter la cloche
en la frappant avec un brin de paille.
Je voudrais que mon corps soit un nuage
et que toi tu te changes en dragon
Moi je te poursuivrais au bout du ciel
Et si nous nous quittons pour le moment
c’est là que nous pourrons nous retrouver.**»
* Meng Jiao est un poète, ami de Han Yü. Nous en donnerons une page très prochainement.
** Cette fin est une référence au poème de Li Po, Buvant seul sous la lune, dont on pourra lire, en suivant ce lien, deux traductions.
http://www.unnecessairemalentendu.com/archive/2016/02/13/...
Han Yü — 768-824
in Ombres de Chine
« Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue »
Choix, traduction et commentaires : André Markowicz
Inculte / Dernière marge, 2015
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mercredi, 06 novembre 2019
Lu Zhaolin, « Le dur voyage »
« Quand vous sortez par le nord de Chang An
pas loin du pont qui enjambe la Wei1
Ne voyez-vous cet arbre sec et nu
abattu dans un champ laissé en friche ?
Aux jours anciens il s’inondait de rouge
et puis le rouge devenait du pourpre.
Les brouillards de l’hiver s’y attardaient
il retenait les brumes de l’été.
Sous le vent du printemps sous la lumière
ses fleurs étaient d’une blancheur de neige
Un bruit constant — des chars ornés de jade
des palanquins de bois aromatique
Vit-on jamais passer un voyageur
qui oubliât d’en casser un rameau ?
Vit-on jamais une belle chanteuse
passer sans en briser une brindille2 ?
Dragons brodés sur les robes des belles
perles sur le bandeau de leur poitrine
Et selles argentées des jeunes nobles
des milliers qui passèrent devant lui.
Dans ses fleurs une à une les orioles
dissimulaient pudiques leurs chansons.
Les merlebleus y venaient couple à couple
ils jouaient là avec leur tout-petits.
Ses branches longues d’un millier de pieds
ses frondaisons larges d’une centaine.
On voyait sous ses feuilles de corail
se réfugier les canards mandarins3
Et les phénix qui nichaient dans cet arbre
élevaient d’âge en âge leur lignée.
Les nids tombèrent les rameaux cassèrent
et les phénix ont fui vers d’autres cieux.
Des rameaux secs on vit tomber les feuilles
livrées à tous les vents qui s’agitaient.
Un beau matin il s’est retrouvé nu
et plus personne n’est venu à lui.
Il entre dans l’éternité des ruines
cela qui peut se le représenter ?
Dans notre vie nos désirs et nos gloires
tout est soumis au temps qui se déroule.
Passés en un éclair en cet instant
se reposer sur eux est impossible.
Quelqu’un peut-il arrêter le soleil
quand il passe au-dessus des Monts de l’Ouest ?
Quelqu’un peut-il arrêter le courant
quand il s’écoule vers les mers de l’Est ?
Sur les tombes des Hans les arbres poussent
comme ils recouvrent le pays des Qin4.
Tous ils arrivent passent disparaissent
tous méritant une lamentation.
Depuis toujours chaque année les grands princes
ont ramassé des montagnes de riz.
Et chacun d’eux prévoyait que sa gloire
devrait briller jusqu’à la fin des temps.
Où voyez-vous leurs lèvres écarlates
où à présent la beauté de leurs traits ?
Qu’entendez-vous à part les sources jaunes5
et les buissons d’épines de leurs tombes ?
Un jour viendra votre or vos zibelines
seront vendus pour acheter du vin
Les fleurs flocons de jade se répandent
en mille et mille pièces dans le vent.
Ce qui est dit est adressé à vous
qui officiez dans les palais des dieux.
C’est au moment où votre vie bascule
que vous verrez qui sont vos vrais amis :
Ne violez pas l’enceinte du palais
restez loin de l’entrée du Dragon Bleu.
Ce que soi-même on a de mieux à faire
c’est de se retirer dans la montagne.
Toujours les cieux les îles immortelles
aucun espoir — trop haut beaucoup trop loin.
Quand pourrons-nous nous retrouver encore
liés si pleinement de cœur à cœur ?
Vivre comme a vécu le roi Yao
aussi longtemps que lui et aussi sage6.
Être Yü être Ch’ao vivre en ermite7
ne plus jamais quitter leur vie à eux. »
1. La wei est la rivière qui coule à Chang An.
2. Dans la tradition chinoise, on casse une brindille de saule au moment de l’adieu
3. Les canards mandarins sont associés à l’amour conjugal.
4. La dynastie des Hans avait succédé à celles des Qin qui avaient fondé l’Empire chinois.
5. Les sources jaunes sont le séjour des morts
6. Ce roi mythique, modèle antique de la sagesse, passe pour être monté sur le trône à l’âge de vingt ans et être mort âgé de cent dix-neuf ans.
7. Yü et Ch’ao sont deux ermites mythiques. Ch’ao-fu, surnommé « le père au nid » vivait dans un arbre pour ne pas vivre avec les hommes. Hsü Yu s’est lavé les oreilles quand on lui a demandé de gouverner le monde.
Lu Zhaolin — 634-684
in Ombres de Chine
« Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue »
Choix, traduction et commentaires : André Markowicz
Inculte / Dernière marge, 2015
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lundi, 04 novembre 2019
Li Shang-yin, « Lune d’automne »
« Sur le bassin et derrière le pont
Elle l’inoubliable l’adorable.
Le rideau s’ouvre lumineuse nuit.
Rouler la natte — c’est le froid qui pointe.
Où la lumière coule — fleurs d’eau vive
Où luisent ses rayons — arbres-nuages.
Cheng E* sans rouge aux joues sans sourcils peints
Se montre fière dans sa vraie nature. »
* Personnage de la mythologie chinoise Cheng E, épouse de l’Archer Céleste Yi, est la déesse de la Lune. Leur histoire est très belle & très triste. (Note du blogueur)
Li Shang-yin — 812-858
in Ombres de Chine
« Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue »
Choix, traduction et commentaires : André Markowicz
Inculte / Dernière marge, 2015
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samedi, 02 novembre 2019
Po Chü-i, 3 poèmes sur la vieillesse
« Sur la vieillesse, envoyé à Meng-té*
Nous voici tous les deux dans la vieillesse.
La vieillesse comment la définir ?
On voit trouble on se couche le premier
Parfois on sort on s’appuie sur sa canne
Sinon on est cloîtré à la maison.
On se détourne d’un miroir trop neuf
On ne lit plus que les gros caractères.
On pense aux vieux amis de plus en plus
On ne fait rien de ce que font les jeunes.
Une passion nous reste – bavarder
On s’y adonne quand on se retrouve.
* Meng-té est le deuxième nom d’un des amis les plus proches de Po Chü-i, Liu Yü-xi (772-842)
Ému par ma vieille barque de Suzhou*
Les poutres peintes se sont abîmées
et la fenêtre rouge tient à peine.
Je reste assis au bord de mon bassin
je le regarde du matin au soir.
La barque de Suzhou que je gardais
a eu le temps elle aussi de pourrir.
Si nous en sommes là par quel miracle
mon corps pourrait-il être mieux portant
* Po Chü-i avait été victime d’une attaque cérébrale qui l’avait laissé à moitié paralysé
Fin de l’année
Fin de l’année vieil homme aux cheveux blancs
Ses compagnons – neuf sur dix dans la tombe.
Tant pis son corps malade il le supporte
C’est mieux que pas de corps à supporter. »
Po Chü-i (Bai Juyi) – 772-846
in Ombres de Chine
« Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue »
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