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Un nécessaire malentendu - Page 89

  • (Carnet des morts), un travail en cours

    Photo 24.jpgLe piano. La voix.
    Ronsard – partition.
    Le bruit du feu qui s'éteind dans les nuages.
    L’histoire comme invention de soi, l’heure bleue, les yeux ouverts, morts.
    Toujours plus vif. Face à face. Couronne de mariée & corps de lecteur.
    Mains fripées & sexe faillit. Fictions dédoublées. Passions enchevêtrées & cruelles.
    Faux dehors, j’ai peur. Je suis l’émeutier solitaire, j’ai peur, j’espionne, j’ai peur, je ne prierai pas dans l’orage, j’ai peur, tout ruisselle, tout déborde, j’ai peur, faux dehors, j’ai dehors peur, je suis égaré, perdu, j’ai peur dans ma traduction.
    La vie est une poussière de papillon que n’accroche pas les doigts.
    J’ai dans l’oreille l’orgueil du vol d’un papillon. Cet orgueil de jadis, d’hui & de demain, immesurable. Une volupté.

    (travail en cours, extrait du chapitre III)

  • (Carnet des morts), un travail en cours

    IMGP0569.JPGC’est ici que l’homme a trouvé sa langue. L’homme né d’une secousse, perdu dans la parole, trouvé dans la langue. C’est le Voyage d’hiver : Fremd bin ich eingezogen, / Fremd zieh' ich wieder aus.  La nature ne s’est pas seulement rétractée, elle s’est reproduite sans précaution. C’est vers la mort. Dans le cabinet sombre. Près des fleurs invisibles. Les longs cheveux blancs. Les mains croisées, le sourire bienveillant. C’est le cœur de la relation, personne ne peut y assister. Peut-être seulement les âmes errantes des ancêtres qui veillent dans ce rien qui est l’espace de la mort.

    Ce n’était rien, une petite chose, une laisse de langue, un vieil objet oublié mais rare.
    À peine un chant dans le Parc Rivière. Un rire d’enfant.

    La voix est toujours plus douce que l’on croyait se souvenir. C’est un sortilège sans doute. Une conjugaison improbable, mais admirablement modulée.
    Espacer les lettres c’est leur donner le rythme qui permettra peut-être le chant.
    Espacer les lettres c’est leur offrir un peu du silence qui, tout à l’heure, les fera sonner plus sauvages, plus loquaces mais plus précises peut-être…

     

    (travail en cours, extrait du chapitre II)

  • Marcel Proust

    1q50oiuy.jpg« Car l’homme est cet être sans âge fixe, cet être qui a la faculté de redevenir en quelques secondes de beaucoup d’années plus jeune, et qui entouré des parois du temps où il a vécu, y flotte, mais comme dans un bassin dont le niveau changerait constamment et le mettrait à la portée tantôt d’une époque, tantôt d’une autre. »


    Marcel Proust
    La Fugitive
    Gallimard

  • Arthur, 20 ans

    22:08:1988012.jpg

    Arthur a 20 ans aujourd'hui.

    Nom d'une pipe !

    Bon anniversaire Arthur.

  • Colette Fellous

    images-1.jpg« Dès que je continue à écrire comme ce soir, comme dans tous ces autres soirs où je reste cachée dans une chambre de Lisbonne, de Paris ou de Séville, je sais que toujours, par-dessus mon épaule, l’été est là qui m’accompagne et me regarde. Il est un temple de poche. Il protège un secret que lui seul sait tenir, il me fait avancer, me donne l’élan de vivre, de recomposer encore et toujours ce dont je crois avoir été témoin, il est un langage, avec ses codes, ses rites, ses règles, ses exceptions. Je le connais maintenant sur le bout des doigts, il est venu à moi très simplement, sans aucun effort. J’étais chaque matin au rendez-vous. Le chemin rouge, le ciel, les barques renversées sur la plage, un silence splendide, une lumière violette, qui battait, par secousses. Vers dix heures, les autres apparaissaient, peu à peu, par petits groupes, une serviette ou une chemise sur l’épaule. Je savais que tous ces instants resteraient immobiles, intacts, suspendus à jamais. Ils étaient nos gardiens. De début juillet à la fin septembre, l’école de l’été ne fermait jamais. Elle était une séance permanente.»
    Colette Fellous
    Plein été
    Gallimard, 2007
     
    Avec ces mots, doux, de Colette Fellous,
    je souhaite à chacun sa part d'été.

  • Paul Gadenne

    adc6aa887120f02c9c1f3a1948a25b86.jpg« Ce que je demande, mon Dieu, moi qui ne suis meilleur que personne, ce n’est pas d’avoir des propriétés ni des arbres à moi (l’orgueil n’a rien à faire dans la contemplation), ce que je demande : pouvoir travailler en paix dans un coin.
    Et l’on me parle de pieds dans les pantoufles. »
     
     
     
    Paul Gadenne
    Le Rescapé (carnet novembre 1949 – mars 1951)
    Séquences, 1993

  • Jacques Borel

    Borel.jpg« Écrivant, n’écrivant pas, coincé, de toute façon, le même malaise, le même mal à respirer, ou à m’absoudre. À vivre, à écrire, le même mal. (Et peut-être en effet que c’est bien ça : que c’est le même.)
    Naturellement aussi qu’il y à l’époque : ah ! leur superbe, aux grands ancêtres, ou leur innocence, on ne peut qu’y rêver avec nostalgie : comment faire ? Rien n’est de nous, rien, jamais, tout entier, ne vient de nous – seule la façon de le vivre, peut-être – rien n’est à nous. »
     
    Jacques Borel
    Un voyage ordinaire
    Le temps qu’il fait, 1993

  • Joël Vernet

    vernet.jpg« Écrire, ça ne tient à rien, c’est une ombre qui nous brûle, un nuage venant se loger au cœur même de notre tête, c’est une façon, notre meilleure façon d’être véritablement avec les autres même lorsque nous en sommes séparés. Oui, si nous n’avions les mots pour dessiner un tant soit peu les contours de notre vie, ce serait la voie ouverte à la folie, au dernier abandon. Il y eut une faille, dans l’enfance, où les mots dévalèrent comme un torrent et, aujourd’hui, après tant et tant d’années d’errances, nos livres s’élèvent à la manière de fragiles barrages ne retenant pas vraiment les eaux. »
     
    Jöel Vernet
    Visage de l’absent
    L’Escampette éditions, 2005

  • Gil Jouanard

    2431210974_4fc28b5a0b.jpg« En fait, les mots ne disent pas la vérité ; ils la font advenir. Il n’y a pas de vérité dont le langage aurait à désigner ou révéler les contours, l’épaisseur, la nature. Il y a ce que les mots affirment, ou suggèrent et c’est cela, la vérité, ce qui n’existe qu’à l’instant où c’est nommé. Le pire des menteurs, s’il écrit, cesse de mentir, puisqu’il s’enfonce, mot à mot, dans ce qui est vraiment, et que rien d’autre n’est que ce qui se trouve, brusquement, là, dit. C’est en quoi l’écriture constitue la seule ascèse avérée, autorisant l’accès au monde véritable. Les fictions qui nous environnent ne prennent tournure crédible que cristallisées ou fixées en mots, lesquels ne se contentent pas de les désigner ou de les expliquer, et qui les font et qui les sont, qui les réalisent. Ainsi tant que j’écris, suis-je fondé à me savoir en vie, dans la vie, composante active du vivant, concrètement là.
    Montpellier, ce 8 mai 1996 »

    Gil Jouanard
    Le jour et l’heure
    Verdier, 1998

  • Poezibao

    Nous connaissons et apprécions tous – j'imagine –  le travail sans faille de Florence Trocmé sur son site Poezibao.

    C'est pourquoi aujourd'hui je suis d'autant plus touché d'y voir chroniqué Le Chemin vers la cabane.

    Une visite s'impose, s'il fallait une raison.

    chemin vers la cabane:poeziba.jpg

    http://poezibao.typepad.com/poezibao/2008/07/le-chemin-vers.html

  • Delbecq/Chambard/Abzac

    Quelques souvenirs d'un moment comme j'en aimerais beaucoup.

    On recommencera.

    Merci à Permanences de la littérature & à Marie Devers pour les photographies.


     

     
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    La suite dans l'Album.
     
     
     
     

     

  • Pour le livre

    affiche_pll_hd.jpgPour ma 100ème note, on comprendra qu'il n'est pas anodin que je souhaite relayer l'appel pour le livre.
    Poursuivre, il le faut.
     
    “ Des amendements proposés par des députés de la majorité parlementaire lors de l’examen du projet de loi de modernisation de l’économie ont ouvert un large débat sur la loi du 10 août 1981 relative au prix du livre, dite « loi Lang ». Les professionnels du livre, auteurs, traducteurs, éditeurs et libraires, rejoints par les bibliothécaires et de nombreux acteurs du livre en régions, ont expliqué d’une même voix que ces amendements remettaient en cause la loi de 1981 et menaçaient les équilibres du marché du livre, ainsi que la diversité de la création et de l’édition françaises. Leur mobilisation a été relayée par des membres du gouvernement. Madame Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, a souligné combien cette loi restait un outil indispensable pour protéger la littérature. Madame Christine Lagarde, ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, quant à elle, a indiqué ne vouloir changer ni la politique du livre ni le système législatif actuel.
    Les acteurs du livre sont néanmoins inquiets car beaucoup d’idées fausses sont colportées sur la loi par quelques multi- nationales du commerce culturel. Le lobbying qu’elles exercent auprès des parlementaires est à l’origine de ces amendements. Il vise à déréguler le marché du livre afin d’imposer un modèle commercial basé sur une volonté d’hégémonie et une stratégie purement financière. Derrière leurs arguments démagogiques mêlant modernité, défense du pouvoir d’achat et même écologie se cache un combat contre la création, la diversité, la concurrence et l’accès du plus grand nombre au livre.
    Ce modèle culturel français, nous y sommes pour notre part indéfectiblement attachés. Ses vertus sont multiples. Avec plus de 2 500 points de vente, le réseau des librairies est dans notre pays l’un des plus denses au monde. Il permet, aux côtés des bibliothèques, un accès au livre aisé et constitue un atout important pour l’aménagement du territoire et l’animation culturelle et commerciale des centres-villes. Ce réseau de librairies indépendantes cohabite avec d’autres circuits de diffusion du livre, les grandes surfaces culturelles, la grande distribution, les clubs de livres ou Internet. Depuis de nombreuses années et à l’inverse d’autres secteurs culturels comme le disque ou la vidéo, le marché du livre se développe sans qu’aucun circuit n’écrase ses concurrents. Chaque circuit joue son rôle et le lecteur bénéficie d’un véritable choix. Pour la création et l’édition, cette densité et cette variété des circuits de vente du livre offrent à chaque auteur et à chaque livre le maximum de chances d’atteindre son public, qu’il s’agisse d’un premier roman, d’un ouvrage de recherche, d’un livre pour enfant, d’une bande dessinée, d’une œuvre traduite, du dernier roman d’un auteur connu, d’un livre pratique ou d’un ouvrage scolaire. Tous les livres pour tous les publics, voilà notre modèle.
    Ce modèle, c’est la loi du 10 août 1981 sur le prix du livre qui en est le pivot et le garant. Cette loi infléchit les règles du marché afin de tenir compte de la nature culturelle et économique particulière du livre. Elle passe aujourd’hui pour l’une des premières véritables lois de développement durable. Elle confie à l’éditeur la fixation du prix des livres qu’il publie. Les livres se vendent au même prix quel que soit le lieu d’achat, dans une librairie, une grande surface ou sur Internet, durant au moins deux ans. Ce système évite une guerre des prix sur les best-sellers qui ne permettrait plus aux libraires de présenter une offre de titres diversifiée ni aux éditeurs de prendre des risques sur des ouvrages de recherche et de création qui ont besoin de temps et de visibilité dans les librairies pour trouver leur public. De surcroît, le prix unique fait baisser les prix. Contrairement aux idées reçues, les chiffres de l’INSEE montrent en effet que depuis une dizaine d’années les prix des livres ont évolué deux fois moins vite que l’inflation. En favorisant la richesse, la diversité et le renouvellement de la création et de l’édition, en lieu et place d’une standardisation si courante dans de multiples secteurs aujourd’hui, en permettant une variété et une densité de points de vente du livre particu-lièrement remarquables, en privilégiant une véritable concurrence au détriment de la « loi de la jungle » et en maintenant des prix beaucoup plus accessibles que dans la majorité des autres pays développés, le prix unique du livre est une chance pour le lecteur et pour notre culture.
    La loi du 10 août 1981 n’est ni obsolète ni corporatiste. Si elle mérite un débat, c’est pour la rendre plus vivante et plus forte encore.
    FACE AUX MENACES CONTRE LE PRIX UNIQUE DU LIVRE, LES PROFESSIONNELS ET LES LECTEURS SE MOBILISENT
    Rejoignez l’appel pour le livre en le signant chez votre libraire ou sur Internet.
    Toutes les informations sont disponibles sur le site : http://pourlelivre.wordpress.com