UA-62381023-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

En fouillant ma bibliothèque - Page 4

  • Jacques Dupin, « Lises lisières liseron »

    39497746_447099695802000_5598374327125803008_n.jpg

    © Jan Voss

     

    « la vigne serait claire le raisin lourd

    comme si le malheur n’avait plus de prise

    quand il nous atteint, et qu’il nous serre

    dans la séquence infinie de sa venue

    de son retour – et c’est toi que je dévisage

    il y a des papillons blancs sur tes lèvres

    et devant tes yeux, avec les appelants

    de la foudre, les prémices d’un désastre clair

    frange d’ébriété d’un sol d’humus et de feuilles

    où je sombre en m’allégeant de l’odeur

    toi et moi nous étions sur le point d’atteindre

    cette précocité rayonnante, ce survol

    éphémère plus loin que le fond du ciel »

     

    Jacques Dupin

    Rien encore, tout déjà

    Xylographies de Jan Voss

    Fata Morgana, 1990

  • Jacques Dupin, « Orties »

    dupi.jpg

    DR

     

    « Le poète – il n’existe pas –

    est celui qui change

    de sexe comme de chemise

     

     

    une humide contre une sèche

    une rose contre un caillou

    et vice vers…

                          précipice

    un feu de branches déjà vertes…

     

     

    quelles fleurs pourraient surgir

    rien ne presse

     

    que le pas

                     l’ombre

    qu’il jette »

    Jacques Dupin

    in Le grésil

    P.O.L, 1996

  • Jacques Dupin, « Matière du souffle »

    dupin_jacques_portrait.jpg

    DR

     

    « L’ambiguïté de l’empreinte : être le présent d’une image ou d’un signe, la marque brûlante, – et ensemble distance de l’une, absence de l’un, – une vieille histoire racontée marmonnée sans fin, et l’éclat de son futur imminent… Le battement de sa mort suspendue, sa dérogation d’être ici, son sursis, un élargissement de condamné, sa proximité, son éloignement, la barre, la ligne surchargée graffitée de son horizon…

     

    Une image dont la violence (la témérité de la coupe) est comme inhibée, fortifiée, prolongée dans son éclat – par ce qui l’entame et l’incise, l’infléchit, l’enrobe et la brouille… Trop prompte, trop vite levée, pour être coupée de l’enclave nourricière, de la terre aveugle, et de la pensée du double…

    ­——————————————————————————————————

    Il s’en faut d’une montagne ouverte, et d’un corps de bête frôlée, de femme désirée – entre blessure, tatouage, rituel et sauvagerie… le même lancinant étirement d’un songe, et la trace accolée du double et de la proie, devant la béance de la montagne et la nuit des yeux de l’aimée…

     

    …la nuit dont la grâce réfractaire affleure par le fendillement de l’étendue et la scarification de ses plaies… comme à l’écart de ce massif, de cette chaîne de peintures dont les voix de ruissellement baignent les racines et la danse… Un orgasme de la substance, un solipsisme de l’air, une accentuation du pli et du trait qui transgresse la voix païenne, et le cérémonial de la mise à nu – et la brûlerie d’aromates… »

     

    Jacques Dupin

    Matière du souffle (Antoni Tàpies)

    Frontispice de Antoni Tàpies

    Fourbis, 1994

  • Elizabeth Willis, « Fleurs météoriques »

    elizabeth-willis.jpg

    DR

     

    « LE GRAND ŒUF DE LA NUIT

     

    L’enfance nous montre sa lune grâce aux nuages brumeux, un courant d’air ascendant presque lavé de toute intention. Manipulée et monnayée dans l’ombre subalterne, je ne pouvais pas me débarrasser du souvenir d’un train qui striait les collines de blanc. La colonne en reddition déverse ses uniformes. Des épiphanies gantées de vélin nous dépassent à vive allure dans leur grosse cylindrée. Dans les mots des jonquilles, suis-je avec mon foulard plus jolie que la cendre projetée par la roue ? Quelle forme prennent les femmes ? Ou elle est-il pris comme chemin menant à une métaphore verglacée, une graine plus facile à écraser qu’à ouvrir ? Un mot peut-il être renversé par jeu, ou faut-il une étincelle perdue pour embraser ton arsenal de dentelle ? Le bleu le plus sombre est noir, au bord de la perception. Je donne à la fraîcheur le signal du départ, une chance de gagner, j’orchestre notre descente vers des destinations décentes, je pilote jusqu’à la maison. »

     

    Elizabeth Willis

    Fleurs météoriques

    Traduction collective de l’américain au CIPM, relue par Emmanuel Hocquard & Juliette Valéry

    CIPM / Un bureau sur l’Atlantique, 2009

    http://cipmarseille.fr/publication_fiche.php?id=e36821f7efa9bb06d8ee52680142ad90

    http://cipmarseille.fr/pop_audio.php?id=200

  • Li Yi-chan, « Notes »

    li-shangyin.jpeg

     

    « Signes de richesse

     

    Le hennissement d’un coursier.

    Des larmes laissées par des chandelles de cire qui ont coulé.

    Des épluchures d’écorce de châtaignes.

    Des coques de litchi secs.

    Des fleurs qui tombent en volant.

    Le chant du loriot et de l’hirondelle.

    Des voix qui lisent.

    Tombée et abandonnée, une épingle de tête ornée de fleurs.

    Des sons d’une flûte dont on joue dans le pavillon à étages.

    Le bruit des médicaments que l’on pile et du thé que l’on broie. »

     

    Li Yi-chan

    Notes

    Traduit du chinois par Georges Bonmarchand

    Préface de Pascal Quignard

    Le Promeneur, 1992

  • Fernando Pessoa, « Le Livre de l’intranquillité »

    b_1_q_0_p_0.jpg

     

    « Si notre vie pouvait se passer éternellement à la fenêtre, et si nous pouvions rester ainsi, tel un panache de fumée immobile, et vivre à jamais le même instant crépusculaire venant endolorir la courbe des collines… Si seulement nous pouvions demeurer ainsi, jusqu’au-delà de toujours ! Si au moins, en deçà de cette impossibilité, nous pouvions rester ainsi, sans commettre une seule action, ni permettre à nos lèvres pâlies de pécher d’un seul mot !

    Vois comme tout s’assombrit… Le calme positif du monde me remplit de fureur, d’une sorte d’arrière-goût qui gâche la saveur du désir… Mon âme me fait mal… Un trait de fumée s’élève et se disperse au loin… Un ennui anxieux détourne mes pensées de toi…

    Que tout est donc superflu ! Nous, le monde, et puis le mystère de l’un et de l’autre. »

     

    Fernando Pessoa (Bernado Soares)

    Le livre de l’intranquillité – volume II

    Traduit du portugais par Françoise Laye

    Présenté par Robert Bréchon

    Christian Bourgois, 1992

  • Marina Tsvetaeva, « Le Poète et le temps »

    marina-tsvetaeva.jpg

     

    « Nos poèmes, ce sont nos enfants. Ils sont plus âgés que nous parce qu’ils vivront plus longtemps que nous. Plus âgés que nous depuis l’avenir. Voilà pourquoi ils nous sont aussi parfois étrangers. »

     

    Marina Tsvetaeva

    Le Poète et le temps

    Traduit du russe et présenté par Véronique Lossky

    Le temps qu’il fait, 1989

    http://www.letempsquilfait.com/

  • Pierre Bergounioux, « Haute tension »

    Capture d’écran 2017-10-21 à 14.13.21.png

     

     

    « Nous sommes vêtus de chair pour un temps, dans un coin. Telle est la situation. Mais nous avons la capacité d’envisager plus qu’il ne nous est donné de vivre. Entre l’expérience contingente d’une heure et d’un lieu et la notion des rapports les plus généraux, il y a place, peut-être, pour un registre intermédiaire où l’intelligible reste sensible et le sensible infusé d’intelligibilité. Chaque particularité s’élève à l’ordre général et l’on perçoit, au creux de chaque instant, l’écho de la grande temporalité. C’est une contradiction dans les termes, un déni opposé à notre condition. C’est pourquoi il y a peu de chances que cela se produise. Mais quand cela arrive, qu’on lit, c’est à la réconciliation avec nous-mêmes, à la délivrance, à la joie que mène le fil ténu, tendu, éblouissant de la lisibilité. »

     

    Pierre Bergounioux

    Haute tension

    William Blake & Co. Édit., 1996, rééd. 2011

    http://www.editions-william-blake-and-co.com/spip.php?article841035

  • Jean-Jacques Viton, « La conjonction de coordination »

    68383_1650615749036_4369082_n.jpg

    jean-jacques viton, poésie marseille, lecture au [Mac], 2010 © cchambard

     

    « c’est quand nous sommes arrivés

    devant la maison

    après l’interminable chemin entre les arbres morts

    nous avons décroché le lapin blanc

    gelé ventru gonflé pendu à un pommier

    les yeux comblés de glace

    les oreilles rigides

    nous aurions dû aussi ramasser l’agneau brun

    venu se prendre au piège à renards

    camouflé dans la neige

    sous le lapin qui servait d’appât

    pourquoi on se baladait de ce côté

    je ne pense pas qu’on cherchait un sapin

    je n’aime pas les sapins

    ni sur place ni dans une pièce

    toujours peur de me crever un œil en approchant

    on est allé plus bas

    plus bas que la prairie

    où est la ferme au lapin blanc servant de piège

    je trouve cette idée de piège ridicule

    pourquoi un renard avalerait un lapin congelé

    je veux dire plus bas vers la rivière

    qui continuait à couler un peu

    on hésitait à s’engager sur les troncs d’arbres

    des troncs immenses mais pas larges

    je n’aime pas non plus jouer les trappeurs

    dès que l’on se trouve en hiver dans la montagne

    on a fini par trouver un passage plus pratique

    on est rentré sans se presser

    tenant le lapin par les oreilles

    elles fondaient lentement dans nos gants

     

    ici je place un et un peu hésitant »

     

    Jean-Jacques Viton

    Accumulation vite

    P.O.L, 1994

  • Israël Eliraz, « Hölderlin »

    6835_Eliraz_220x500.jpg

    © : patrick soulard

     

    « tous les Dieux dansaient et celui qui dansait

    se déguisait en Dieu. Facile et difficile. Facile de vieillir,

    difficile de mûrir, pensait Hölderlin, écrivait Hölderlin.

    Dans le rêve, il enlevait de son visage

    le nez rouge à moitié mort, il pensait : quand ça

    m’arrivera ? Hölderlin écrivait, lisait, gommait.

    Comment déplacer une pierre sans être un loup ou Krishna ?

    Le vide dans la pierre c’est du feu. Hölderlin pensait, écrivait,

    déchirait et n’envoyait pas de lettres à

    sa mère morte depuis des années comme elle le lui

    avait dit, hier, avant de monter dans le train (il venait

    d’être inventé). Le train se dirigeait vers le nord. Vers où ?

    Hölderlin, dans sa poitrine courait après lui. Il se réveilla. Dans

    la stupeur les poux remplissaient ses poches usées »

     

     

    Israël Eliraz

    Hölderlin suivi de Les villes saintes se répètent

    Traduit de l’hébreu par Esther Orner et Laurent Schuman

    Coll. Avec (dirigée par Bernard Noël), L’Atelier des Brisants, 2001

  • Hwang Ji-U, « De l’hiver-de-l’arbre au printemps-de-l’arbre »

    b_1_q_0_p_0-1.jpg

    DR

     

    « Mon corps nu

     

    Assis dans un bain public je me lave soigneusement tout le corps, ce n’est pas seulement parce que je ne me suis pas lavé d’une ou deux semaines.

    Une vie ! J’ai vécu jusqu’à ce volume de mon corps !

    Semblable à un bol en argile, il est fragile.

    Cependant, je me demande ce que j’ai mis à l’intérieur ?

    Y vivais-je ? Comme les eaux que le volume de mon corps fait couler hors de la baignoire ?

    Seul le mensonge m’a façonné.

    Extrême jalousie intellectuelle. Complexes. Plaisir de me montrer.

    C’est le résumé d’une trentaine d’années de vanité,

    Haletant, j’ai franchi la ligne du milieu.

    Ainsi, s’il était en vie, il aurait à peu près mon âge

    Jeon Tae-Il, un saint.

    Ma vie a été frappée et découverte par l’éclair de sa courte vie. Laide. Honteuse. Déshonorée.

    Son tonnerre arrive tardivement à moi, à cet âge là.

    Ma jeunesse foudroyée ! J’étais sous le paratonnerre.

    Moi. J’étais là.

    Je n’avais pas le choix, c’étaient les aléas de la vie.

    Ce qui existe en moi, c’est une petite agriculture muette.

    Il est peut-être au pied d’une forêt à l’abri du vent de Bukpyeong dans la commune Sinwol qu’il ne pouvait plus quitter,

    Et peut-être mesure-t-il le terrain avec la visière d’un chapeau de Saemaeul appartenant à Monsieur Yun ?

    Ou bien, pouvait-il traverser la colline voisine Doam,

    Voulait-il devenir le potier qui met les pots au feu ?

    Sinon était-il un menuisier ou un plâtrier silencieux avec un caractère difficile ?

    Ah ! Il est sorti en ville, à cause de son manque de sérieux, peut-être est-il devenu terrassier ?

    Ou peintre de panneaux de cinéma, surveillant dans une usine textile, ouvrier des chemins de fer.

    Suivant la veine bleu foncé de la vie glaciale,

    Il aurait dû embraquer au marché de Pyeonghwa à Cheongaecheon. Marchand de bois, vendeur de chewing-gums, vendeur de journaux.

    Il aurait dû être brocanteur. Derrière la gare, au bord de la rivière noire, en extrême pauvreté, il restait debout, l’estomac vide depuis trois nuits et quatre jours.

    Et l’égout amer déborde abondamment dans mes viscères.

    Les globes de mes yeux ardents aperçoivent les œufs rouges des vers intestinaux volant sur le ciel bleu.

    J’avais la tête qui tournait. Dans mes vertiges, j’ai vu père, mère, frère aîné, frère cadet, toute la famille.

    Chacun était orphelin. Après le départ de mon frère aîné qui s’est engagé dans l’armée,

    En comptant les traverses, j’ai marché jusqu’au sud de Kwangju pour ramasser les escarbilles de charbon.

    Un train de marchandises chargé à bloc roulait vers Yeosu.

    Plus bas que le pire dénouement, je suis arrivé devant la barrière. Au feu rouge,

    Je restais debout. Oh ! les jours de misère !

    Dans ce monde sombre, j’étais face à ma vie, mais

    J’ai tenu tous ces jours pour rien. La confession m’ennuie.

    Comme tous les autoportraits sont affreux, j’ai retrouvé le plein air où vivre.

    Plusieurs affluents obscurs ont coulé en moi.

    Avaient coulé. Coulent.

    Maintenant mon corps est nu.

    Ma main touche mon corps. Me voici.

    Si on enlève de plus en plus la crasse, la vie devient transparente.

    Les traces de faucille, de couteau, la plaie sur mon genou quand je suis tombé de vélo,

    Grandissaient avec mon corps.

    Je tourne la tête, comme moi, des corps nus étaient là, avec quelques seaux d’eau, chacun nettoyant sa vie en face.

    Oh ! Corps nus ! Tous les “moi” sont absents en ce moment.

    Mais je n’ose pas encore demander à quelqu’un de me laver le dos.

    Tenant un gant italien, je me suis approché du dos d’un vieillard.

    De mon propre dos, je n’y arriverais pas. »

     

    Hwang Ji-U

    De l’hiver-de-l’arbre au printemps-de-l’arbre — cent poèmes

    Traduits du coréen, présentés et annotés par Kim Bona

    Prélude, Claude Vigée

    William Blake & Co. Edit, 2006

    http://www.editions-william-blake-and-co.com/spip.php?article1031578

  • Bernard Malamud, « L’homme de Kiev »

    mendelson_2-040215.jpg

    © : Jill Krementz

     
     

    « Vous attendez. Votre attente est faite de minutes d’espoir et de journées de désespoir. Parfois vous vous bornez à attendre, et il n’existe pas pire avilissement. Vous sombrez alors dans vos pensées en essayant d’abattre les murs de votre cellule. Si la chance vous sourit, la cellule disparaît et vous passez une demi-heure à l’air libre, laissant derrière vous portes, murs et haine de vous-même. Si la malchance vous poursuit, vos pensées risquent de vous empoisonner. Si la chance vous sourit et vous permet de gagner le shtetl, vous pouvez rendre visite à un ami ou, s’il est sorti, vous asseoir sur un banc devant sa cabane. Vous pouvez humer l’odeur des fleurs et de l’herbe, regarder les filles passer sur la route. Vous pouvez aussi, le cas échéant, trouver un peu de travail. Aujourd’hui justement, il y a de la menuiserie à faire. Vous piquez une bonne suée à scier du bois et à clouer les planches. Quand vient l’heure du casse-croûte, vous ouvrez votre paquet de provisions – pas mal. Sur le chapitre de la nourriture, tout le problème consiste à se contenter du peu dont on a besoin. Un œuf dur avec une pincée de sel, c’est délicieux. Ou une pomme de terre coupée en tranches et agrémentée de crème aigre. Du pain trempé dans du lait frais, qu’on suce avant de l’avaler, quel régal ! Et du thé chaud avec du citron et un morceau de sucre ! Le soir, vous traversez le pré humide jusqu’à l’orée du bois. Vous contemplez la lune dans le ciel laiteux. Vous respirez l’air frais. Une ambition vous taquine : l’avenir est à vous. Après tout, vous êtes encore en vie, et libre. Et même si vous n’êtes pas tellement libre, vous croyez l’être. Le pire dans tout cela, c’est quand vos pensées vous abandonnent et que vous retrouvez votre cellule. Une cellule qui est tout votre ciel et vos bois.

    Yakov comptait. Il additionnait le temps bien qu’il essayât de s’en défendre. Le calcul présupposait un terme à l’opération, du moins pour un homme n’utilisant que de petits nombres. Combien de fois dans sa vie avait-il compté jusqu’à cent ? Qui pouvait compter éternellement ? C’était comme additionner le temps. Yakov avait arraché quelques éclats à de petits morceaux de bois : les plus longs représentaient les mois, et les plus courts les jours. Une journée constituait certes un poids de temps considérable, mais rien que les minutes au sein d’une seule journée pouvaient en s’amoncelant causer de sérieux dégâts. Pour un homme désœuvré, le pire est de posséder une interminable réserve de minutes. C’est comme de n’avoir rien à verser dans un million de petites bouteilles. »

     

    Bernard Malamud

    L’homme de Kiev – The Fixer, 1966

    Préface de Jonathan Safran Foer

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Gérard et Solange de Lalène

    Édition révisée par Hélène Cohen

    Seuil, 1967, rééd. Rivages poche, 2015