UA-62381023-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livre - Page 29

  • Frédérique Germanaud, « Intérieur. Nuit »

    33435257_2178605355700779_1956778286784708608_n.jpg

    DR

     

    « Je tourne une page du carnet cousu

    Pas pour une autre nuit

    C’est la même

    Sans début ni fin

     

    Mon crayon

    Accroche

    Agrippé dans l’effondrement des heures

     

    C’est toute une histoire

    Qui ne s’écrira pas

     

    La nuit ne laisse pas de place

    Vaste pourtant

     

    Trop

     

    Un cendrier propre depuis trois ans »

     

    Frédérique Germanaud

    Intérieur. Nuit

    Le phare du Cousseix, 2018

    http://www.lephareducousseix.com/

     

  • Michaël Gluck, Caroline François-Rubino, « Sur l’aube d’un ciel taché d’encre »

    33901272_10216264174820807_8598491592782774272_n.jpg

     

    « janvier

    […]

    28

    j’apprends peu à peu

    à m’effacer dans le poème

     

    29

    resteront peut-être

    quelques murmures d’encre

     

    30

    pupilles nos poupées se noient

    dans l’encre noire des regards

     

    31

    tenir chaque matin

    un monde entre deux lignes »

     

    Chaque matin, du 29 août 2013 à fin août 2014, Michaël Gluck a écrit un distique. Caroline François-Rubino a ensuite fait un dessin pour chaque page du livre édité en janvier 2018. Cette page, complète, recopie la fin du mois de janvier 2014.

     

    Michaël Gluck

    Sur l’aube d’un ciel taché d’encre

    Dessins de Caroline François-Rubino

    Propos2éditions, 2018-05-29

    http://www.propos2editions.com/

  • Fabio Pusterla, « Le merle »

    i_20180208-000025-247.jpg

    DR

     

    « À la clarté de l’aube

    s’il siffle,

    et si le jour n’est pas plus

    qu’une fente grise à l’intérieur du froid,

    personne ne peut l’entendre : dans le garage

    il fait encore nuit. Sursauts de tôle,

    sporadiques. Drapeaux bleus immobiles.

    Sur la glace,

    un souffle de vent passe, presque un frisson,

    un câble d’acier bat. Et s’il fouille

    dans le noir des plumes avec le bec, s’il cherche

    entre les cailloux une miette, un fil d’herbe verte

    peinant dans la fissure,

    regarde-le, regarde mieux : voilà, un moteur

    tousse derrière le coin,

    l’épuisement dure, ponctuel, opiniâtre. Mais le merle

    sautille, lève la tête,

    s’envole. »

     

    Fabio Pusterla

    Deux rives

    Traduit de l’italien par Béatrice de Jurquet & Philippe Jaccottet

    Préface de Béatrice de Jurquet

    Postface de l’auteur

    Bilingue

    Coll. D’une voix l’autre, Cheyne, 2002

    http://www.cheyne-editeur.com/index.php/d-une-voix-l-autre/184-deux-rives

  • Chaïm Grade, « Et de moi vous direz encore »

    gradeweb.jpg

    DR

     

    « … Et de moi vous direz encore :

    C’est parmi nous qu’il a vécu,

    Comme souterraine une aurore

    Sur ses lèvres, tel un fétu,

    Flottait l’étonnement muet

    D’un enfant, poète perdu ;

    Son rire en fusant avouait

    Ce que sa douleur avait tu.

    Balbutiant une prière

    Quand on évoquait son foyer,

    Dans ses yeux on voyait briller

    Son pays natal, sa rivière.

    Ses amis le persécutèrent,

    Par sa solitude opprimé

    Il disait : “Le bonheur sur terre

    C’est être un coteau dans les près.”

    Et pourtant il était bourrasque,

    Au froid biseau de sa pensée

    Son sang laissait d’amères traces

    Par son seul sourire effacées.

    D’être suspect il a souffert

    Plus que du réel âpre et dur —

    Rêver le coupa comme verre

    Au milieu de son âge mûr.

     

    De moi vous parlerez encore,

    Mais moi, pour vous, comme un torrent

    Sort des grottes plus transparent,

    De mon chagrin, telle une aurore,

    Je sourdrai plus étincelant. »

     

    In Anthologie de la poésie yiddish. Le miroir d’un peuple

    Présentation, choix et traduction de Charles Dobzynski

    Poésie/Gallimard, 2000 (pour cette édition)

  • Carl Rakosi, « Amulette »

    carl_rakosi.jpg

    DR

     

     

    « La déclaration de Pierrot

     

    Je vais répudier ma pureté maintenant

    et trouverai mon art en d’autres hommes

    avant de finir comme une chandelle

    dans la chambre d’une vieille fille.

     

    J’en ai assez d’user mon siège

    à regretter de n’être pas Shakespeare

    et à essayer de faire que ma lecture

    s’approche d’un âge comme le souvenir

    du visage d’une mère, en restituant faiblement

    ici une dent et là un sourire

     

    ou en pinçant un luth

    et en chantant un madrigal

     

    Ce n’est pas le moment

    de se pencher sur le passé. »

     

    Carl Rakosi

    Amulette

    Traduction de l’américain : Philippe Blanchon en compagnie d’Olivier Gallon

    Suivi d’un entretien avec Carl Rakosi

    La Barque, 2018

    http://www.labarque.fr/livres22.html

  • W. G. Sebald, « Les émigrants »

    AVT_W-G-Sebald_2389.jpeg

    DR

     

    « Nous partions aussi à la campagne, les jours où il faisait particulièrement beau, pour découvrir le règne végétal ou, sous prétexte d’herboriser, nous occuper tout simplement à ne rien faire. Pour ces sorties qui avaient lieu le plus souvent au début de l’été, il arrivait que se joignît à nous le fils du coiffeur et “croque-mort” Wohlfahrt, qui passait pour n’avoir pas toute sa tête. D’âge indéterminé et d’une humeur infantile et toujours égale, ce grand échalas que personne n’appelait jamais autrement que Mangold, vocable qui désigne à la fois un prénom et ce légume filandreux qu’est la bette, était aux anges quand il pouvait nous accompagner, nous qui n’étions même pas encore adolescents, et nous faire la démonstration que, bien qu’incapable de venir à bout du calcul le plus élémentaire, il était en mesure de dire à quel jour de la semaine correspondait n’importe quelle date prise au hasard dans le passé ou le futur.

    Ainsi, si l’on disait à Mangold que l’on était né le 18 mai 1944, il répondait aussitôt que c’était un jeudi. Et quand on essayait de le mettre à l’épreuve en lui posant des questions plus difficiles, comme la date de naissance du pape ou du roi Louis, il nous disait illico qu’il s’agissait de tel jour ou de tel autre. Paul, qui lui-même était excellent mathématicien et de surcroît très bon en calcul mental, essaya des années durant, en le soumettant à toutes sortes d’expériences et de tests sophistiqués, de percer le secret de Mangold. Mais autant que je sache, ni lui ni personne n’y parvint jamais, pour la simple raison que Mangold ne comprenait presque rien aux questions qu’on pouvait lui poser. »

     

    W. G. Sebald

    « Paul Bereyter », in Les Émigrants — 1992

    Traduit de l’allemand par Patrick Charbonneau

    Actes Sud, 1999

    Max Sebald est né le 18 mai 1944.

    Bon anniversaire Max.

  • Patrick Varetz, « Rougeville »

    22894121_10155936873697340_7880961475960462073_n.jpg

    DR

     

    « Oui. Pourquoi continuer de m’appeler Rougeville puisque les âmes, ici, à l’instar des façades des maisons qui les abritent, semblent accepter comme une fatalité l’idée de devoir noircir ? Les crises se succèdent, leurs effets s’additionnent, et la contamination gagne. Comment pourrait-il sérieusement en être autrement ? Dois-je vous rappeler les scores réalisés par les tenants de l’extrême droite lors des trois dernières élections ? Autrefois, on vous envoyait au fond de la mine – parfois dès votre plus jeune âge –, et le maigre salaire que vous en rapportiez, tous les quinze jours, servait à alimenter l’économie locale. Mais qu’en est-il à présent, quand il y a de moins en moins de travail et aucune perspective ? Pour exister c’est comme partout : les gens n’ont de cesse de courir confier leur argent – celui bien souvent de l’allocation chômage ou des minima sociaux – aux grandes enseignes du commerce mondialisé (celles-là même qui répandent le vide autour d’elles). Au siècle dernier et au siècle d’avant, les puissants qui nous faisaient courber la tête habitaient encore de grandes maisons sous les fenêtres desquelles ont pouvait – les cas échéant – aller défiler pour hurler sa colère. Mais aujourd’hui, vers qui se tourner ? On ignore jusqu’à l’endroit où se cachent ceux qui nous ont abandonnés. C’est sans doute pour cela que chacun peu à peu se replie dans le silence, occupé – faute de mieux – à cultiver la haine de l’étranger qu’il a cessé d’être. Oui. Car c’est soi-même que l’on apprend à détester. […]

     

    Passé la quarantaine, je m’étais finalement mis à écrire de la littérature avec les mots d’un autre. Chaque phrase que j’alignais à la suite des précédentes, avec le sentiment d’avancer au jugé, venait résonner étrangement à mon oreille (comme une langue inconnue). Jamais de tels propos, animés par de telles pensées, ne me seraient un jour sortis par la bouche. Alors que je prenais un malin plaisir à retourner fouiller parmi les ténèbres de mes origines, je devenais pour toujours – comble de l’ironie – étranger à moi-même. Sur la base de quelques souvenirs décousus, je m’ingéniais, d’un livre à l’autre, à reconstituer l’apparence d’une existence cohérente (et je m’inventais, pour faire bonne mesure, un personnage en capacité d’incarner cette fiction). Je déballais tout, la faiblesse de caractère de mes parents, leur propension au renoncement et à la défaite, la violence et la folie qui marquaient leur destin, n’hésitant jamais – en l’espèce – à grossir le trait, et donc à le noircir. La seule chose au fond que je m’interdisais, c’était de situer l’action à Rougeville (tant j’étais convaincu que l’évocation de ma ville natale ferait figure de lieu commun). »

     

    Patrick Varetz

    Rougeville

    La Contre Allée, 2018

    http://www.lacontreallee.com/catalogue/les-p%C3%A9riph%C3%A9ries/rougeville-promenade-%C3%A9l%C3%A9giaqu

     

    en complément, https://www.humanite.fr/le-bassin-minier-vu-par-de-rougeville-marles-les-mines-654566

     

  • Emmanuel Merle, Philippe Agostini, «Démembrements»

    32326700_10216136876638432_2840577101969489920_n.jpg

     

    « Rien, presque

     

    La pierre, on la croyait à eur de sol,

    on la déloge, avec une pioche,

    c’est la mémoire, terreuse, encore humide

    de ce qui s’est passé. Rien, presque.

     

    On laisse un trou qui ne se comble pas,

    et le ciel le regarde, s’en ferait une orbite

    supplémentaire. Toutes les mémoires

    de tous les hommes, tous les yeux du ciel.

     

    Et le ciel, que voit-il, augmenté de ma mémoire ?

    Rien, presque. De l’électricité de faible

    ampérage, au fond du trou. Des formes

    simples qui crieraient silencieusement

    comme les nuages lorsqu’ils se désagrègent

    ou semblent s’entredévorer.

     

    Ma mémoire n’a que des rapports humains

    minéralisés. Et pourtant mon visage recrée

    quelquefois la sensation d’avant :

    la barbe de mon père,

    une broussaille, quelque chose qui dure

    puisque c’est encore là, possible. Ou

    ce cheval heurté de face, tête à tête,

    et le claquement derrière mon front.

     

    Ou la main d’un enfant sur ma paupière,

    oui, ça revient facilement, je saisirais

    presque le doigt. Presque. Ce serait saisir

    la lumière, comme on saisirait tout le bleu

    d’un monde, d’un seul rapt.

     

    Étranges cicatrices de l’esprit.

     

    Cette capacité de déchirure qu’elles ont,

    sur des visages aimés et incompréhensibles,

    souvenirs de visages

    tendus vers le vide, le sans-retour.

    Aimer, c’est quoi ? Accepter l’assemblage

    nécessaire et étrange d’un visage.

     

    Souvent presque rien, presque. Un magma

    encore tiède au bas de la pente.

    Où est cette maison qui est moi,

    qu’avec moi d’autres ont habitée ?

     

    Ce rien pourtant devrait être une terre,

    une presqu’île qu’on rejoint encore, parfois,

    à marée basse,

    sous la nuit. »

     

    Emmanuel Merle

    Démembrements

    Peintures de Philippe Agostini

    Voix d’encre, 2018

    http://www.voix-dencre.net/spip.php?article343

  • Julien Blaine, « 2013 »

    Parce que je ne puis me décider, puisque reproduire une page, la recopier, serait une ineptie, voici le livre. Il faut se le procurer.

    IMAG1140.jpg

  • Jean-Paul Michel, "Je ne voudrais rien qui mente dans un livre", "La torpeur des labeurs et des bagnes…"

     « Le poème est un ciel. Le dernier ciel possible. »

     

    jean-paul michel,je ne voudrais rien qui mente,dans un livre,« la torpeur des labeurs et des bagnes… »,flammarion,le cadran lignéCertains, au seuil du recueil, se contentent de rassembler. Jean-Paul Michel ne saurait se contenter de cela. Tel un savant jardinier, il taille, arrose, bouture, plante, rempote, greffe… C’est que Je ne voudrais rien qui manque, dans un livre est un ensemble marcescent, dans lequel l’auteur reprend, réordonne, coupe, ajoute, retranche, accole, exhume, disperse pour mieux réunir les textes qui composent son œuvre depuis l’orée des années 80 jusqu’à l’an 2000 – les précédents (1976-1996) étant réunis dans Le plus réel est ce hasard et ce feu, chez le même éditeur en 1997, édition revue et corrigée en 2006 – et que l’on a lu – différents – au fur et à mesure de leur parution, à quoi s’ajoute, ici, des cahiers inédits, pages sorties du purgatoire, lignes venues des limbes de textes improbables, abandonnés, à peine commencés peut-être.

     

    On retrouve ainsi dans ce fort volume la surprise qui nous saisit à chacun des livres de Jean-Paul Michel.  On retrouve cette césure des vers, ces mots coupés sans tiret, ces aller à la ligne rythmant comme respiration de l’homme quand il lit, voire quand il parle, cette métrique particulière qui est la marque même du Poète.

     

    La Vieille, le Héros, l’Alighier (pour Dante je suppose), le Chœur, Michelena*, Michel**, le Fils***, le Père, convoqués personnages, narrateurs, figures… et « un chemin de Noms » – que l’on ne prononcera à sa place – tous sont convoqués pour les sauver de la mort (peut-être)… Ici, le poème se fait récit – dans le sens de fable –, donne à lire ce qui emballe la langue et qui est affaire de justice et de justesse comme rarement à l’œuvre dans la poésie contemporaine. « Le poème est un ciel. », c’est ici d’une rare pertinence.

     

    « Écrire est une poursuite une Chasse », « Les hommes ont oublié les jeux grâce auxquels ils apprirent à lire, autrefois. Cet oubli leur fait croire que lire, ils l’ont su toujours ! », c’est entre ses deux propositions que se tient, sans doute, le travail de Jean-Paul Michel et on mesurera dans les prochains ouvrages à paraître – entre autre un ensemble longtemps médité sur la poésie – ce qui reste à découvrir d’un des auteurs les plus pertinents, les plus exigeants, au travail depuis le milieu des années 70.

     

    En parallèle, paraît aux jeunes éditions Le Cadran ligné, un livre d’une page de texte, soigneusement réalisé, sous le titre « La torpeur des labeurs et des bagnes… », constitué d’un fragment de la page 105 de Je ne voudrais rien qui mente, dans un livre.

     

    Claude Chambard

     

    Jean-Paul Michel

    Je ne voudrais rien qui mente, dans un livre

    312 p. ; 19,50 €

    Flammarion, coll. Poésie

     

    « La torpeur des labeurs et des bagnes… »

    8 p. ; 3 €

    Le Cadran ligné

     

     

    * Nom sous lequel le poète publia ses premiers livres.

    ** Page 115, Michel apparaît ici – préfiguration du retour au nom d’état civil – pour la première fois.

    *** Le Fils, apprête à la mort, son chant (où apparaît, on vient de le voir, pour la première fois le « personnage » Michel) publié en 1981 à la William Blake & Co., maison d’édition créée par l’auteur qui est aussi éditeur et typographe.

     Cette chronique a paru une première fois dans CCP n° 21.

  • Denis Montebello : note sur "carnet des morts"

        Hui: une adhésion au jour mais timide, vaguement réticente. C‘est ainsi qu‘un ami dit oui, le libraire des Saisons à La Rochelle, un oui que j‘entends comme une trace, comme si l‘Argonne revenait avec lui et avec sa forêt, la grande forêt d‘enfance dont il fera, lui qui ne la connaît que par ouï-dire, sa guerre, qui écrira ses Pastorales de guerre.

         Lire et cueillir c‘est tout un, et c‘est ce que fait Claude Chambard dans son carnet des morts, il cueille les traces, les recueille, il met ses pas dans des vestiges, ses mots.  Ce sont les mots de l‘enfant : de celui qui ne parle pas et que le poète, des années après, essaie de rejoindre dans sa forêt.

         « J‘ai couru vers l‘enfant. Dans la forêt. Dans la forêt en travail.

           Dans la scène oubliée où j‘ai appris à écrire.

           Quittant mon père pour écrire.

           Écartant ma mère pour écrire.

        J‘ai couru vers l‘enfant qui courait vers l‘école. »

         Le temps retrouvé a parfois un goût délicieux, ou c‘est la boîte de Coco, cette « petite boîte métallique, ronde, qui contient une poudre marron clair ou jaune foncé (je ne parviens pas à me décider)  ou un coquillage orange ou fraise  que je lèche avec application »  qui réveille les années d‘or : de souffrance. Ces figures qu‘on disait absentes du paysage. Ce Grandpère qu‘on croyait à jamais enfoui avec ses phrases.

         « Je puis me souvenir, sans nostalgie, du temps où nous étions autre chose. »

         C‘est ce qu‘écrit Claude Chambard.

        C‘est aussi ce que se dit le lecteur ce carnet refermé. Quand il songe à ces routes qu‘il ouvre, à toutes ces routes qui ouvrent à la grande forêt.

    Denis Montebello, 2 septembre 2011

     

    Claude Chambard

    cdm jpg.jpgcarnet des morts

    15x19,5 ; 112 p. ; ill. ; 14 €

    Dessin de couverture : François Matton

    isbn : 978.2.915232.72.1

    le bleu du ciel

    BP 38 — 33230 Coutras

    05 57 48 09 04

    bleuduciel@wanadoo.fr

     

     

    & aussi sur le même livre les chroniques de

    Anne Françoise Kavauvea :

    http://annefrancoisekavauvea.blogspot.com/2011/06/carnet-des-morts-claude-chambard.html

    & d'Éric Bonnargent :

    http://anagnoste.blogspot.com/2011/07/claude-chambard-carnet-des-morts.html


  • Dominique Fourcade, "eux deux fées"

    dominique fourcade,euxdeuxfées,chandeigne« Ne nous ont pas quittés, c’est tout le contraire. Cela veut-il dire qu’ils nous ont emmenés là où ils sont ? Très certainement, une part considérable de nous-mêmes en tous cas, cette part qui ne saurait être détachée d’eux. Ou bien les avions-nous si peu que ce soit précédés, dans cette action d’ensemble ? Et tout de suite une voix : tu te prends pour qui, pour dire ça ? Je me prends pour ce que je suis, personne, à ce stade et depuis toujours. »

     

    Dominique Fourcade

    eux deux fées

    Michel Chandeigne, 2009