dimanche, 03 juin 2018
Guillaume Condello, « Ascension »
DR
« […] la montagne muette
de carton pose
pour les touristes
(ils auront tout de même une photo)
leur guide porte un haut-parleur à la ceinture et
un micro il montre
les tableaux sous les
nuages
silencieux
invisibles nous
avons assez joué
anachroniques
c’est notre rôle
les poètes ne marchent plus
dans les montagnes aujourd’hui
non plus
les peintres exilés
en Chine
sur la terre
il faut
redescendre
silencieux les marches
des mots
dans la gorge encaissée
je bois une dernière gorgée
nous quittons la scène »
Guillaume Condello
Ascension
Le corridor bleu, 2018
16:02 Publié dans Écrivains, Édition, Livre | Lien permanent | Tags : guillaume condello, ascension, le corridor bleu
vendredi, 01 juin 2018
Frédérique Germanaud, « Intérieur. Nuit »
DR
« Je tourne une page du carnet cousu
Pas pour une autre nuit
C’est la même
Sans début ni fin
Mon crayon
Accroche
Agrippé dans l’effondrement des heures
C’est toute une histoire
Qui ne s’écrira pas
La nuit ne laisse pas de place
Vaste pourtant
Trop
Un cendrier propre depuis trois ans »
Frédérique Germanaud
Intérieur. Nuit
Le phare du Cousseix, 2018
http://www.lephareducousseix.com/
13:23 Publié dans Écrivains, Édition, Livre | Lien permanent | Tags : frédérique germanaud, intérieur.nuit, le phare du cousseix
mercredi, 30 mai 2018
Michaël Gluck, Caroline François-Rubino, « Sur l’aube d’un ciel taché d’encre »
« janvier
[…]
28
j’apprends peu à peu
à m’effacer dans le poème
29
resteront peut-être
quelques murmures d’encre
30
pupilles nos poupées se noient
dans l’encre noire des regards
31
tenir chaque matin
un monde entre deux lignes »
Chaque matin, du 29 août 2013 à fin août 2014, Michaël Gluck a écrit un distique. Caroline François-Rubino a ensuite fait un dessin pour chaque page du livre édité en janvier 2018. Cette page, complète, recopie la fin du mois de janvier 2014.
Michaël Gluck
Sur l’aube d’un ciel taché d’encre
Dessins de Caroline François-Rubino
Propos2éditions, 2018-05-29
10:27 Publié dans Écrivains, Édition, Livre | Lien permanent | Tags : michaël glück, sur l'aube d'un ciel taché d'encre, caroline françois-rubino, propos2éditions
lundi, 28 mai 2018
Fabio Pusterla, « Le merle »
DR
« À la clarté de l’aube
s’il siffle,
et si le jour n’est pas plus
qu’une fente grise à l’intérieur du froid,
personne ne peut l’entendre : dans le garage
il fait encore nuit. Sursauts de tôle,
sporadiques. Drapeaux bleus immobiles.
Sur la glace,
un souffle de vent passe, presque un frisson,
un câble d’acier bat. Et s’il fouille
dans le noir des plumes avec le bec, s’il cherche
entre les cailloux une miette, un fil d’herbe verte
peinant dans la fissure,
regarde-le, regarde mieux : voilà, un moteur
tousse derrière le coin,
l’épuisement dure, ponctuel, opiniâtre. Mais le merle
sautille, lève la tête,
s’envole. »
Fabio Pusterla
Deux rives
Traduit de l’italien par Béatrice de Jurquet & Philippe Jaccottet
Préface de Béatrice de Jurquet
Postface de l’auteur
Bilingue
Coll. D’une voix l’autre, Cheyne, 2002
http://www.cheyne-editeur.com/index.php/d-une-voix-l-autr...
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vendredi, 25 mai 2018
Chaïm Grade, « Et de moi vous direz encore »
DR
« … Et de moi vous direz encore :
C’est parmi nous qu’il a vécu,
Comme souterraine une aurore
Sur ses lèvres, tel un fétu,
Flottait l’étonnement muet
D’un enfant, poète perdu ;
Son rire en fusant avouait
Ce que sa douleur avait tu.
Balbutiant une prière
Quand on évoquait son foyer,
Dans ses yeux on voyait briller
Son pays natal, sa rivière.
Ses amis le persécutèrent,
Par sa solitude opprimé
Il disait : “Le bonheur sur terre
C’est être un coteau dans les près.”
Et pourtant il était bourrasque,
Au froid biseau de sa pensée
Son sang laissait d’amères traces
Par son seul sourire effacées.
D’être suspect il a souffert
Plus que du réel âpre et dur —
Rêver le coupa comme verre
Au milieu de son âge mûr.
De moi vous parlerez encore,
Mais moi, pour vous, comme un torrent
Sort des grottes plus transparent,
De mon chagrin, telle une aurore,
Je sourdrai plus étincelant. »
In Anthologie de la poésie yiddish. Le miroir d’un peuple
Présentation, choix et traduction de Charles Dobzynski
Poésie/Gallimard, 2000 (pour cette édition)
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mardi, 22 mai 2018
Carl Rakosi, « Amulette »
DR
« La déclaration de Pierrot
Je vais répudier ma pureté maintenant
et trouverai mon art en d’autres hommes
avant de finir comme une chandelle
dans la chambre d’une vieille fille.
J’en ai assez d’user mon siège
à regretter de n’être pas Shakespeare
et à essayer de faire que ma lecture
s’approche d’un âge comme le souvenir
du visage d’une mère, en restituant faiblement
ici une dent et là un sourire
ou en pinçant un luth
et en chantant un madrigal
Ce n’est pas le moment
de se pencher sur le passé. »
Carl Rakosi
Amulette
Traduction de l’américain : Philippe Blanchon en compagnie d’Olivier Gallon
Suivi d’un entretien avec Carl Rakosi
La Barque, 2018
15:26 Publié dans Écrivains, Édition, Livre | Lien permanent | Tags : car rakosi, amulette, philippe blanchon, olivier gallon, la barque
vendredi, 18 mai 2018
W. G. Sebald, « Les émigrants »
DR
« Nous partions aussi à la campagne, les jours où il faisait particulièrement beau, pour découvrir le règne végétal ou, sous prétexte d’herboriser, nous occuper tout simplement à ne rien faire. Pour ces sorties qui avaient lieu le plus souvent au début de l’été, il arrivait que se joignît à nous le fils du coiffeur et “croque-mort” Wohlfahrt, qui passait pour n’avoir pas toute sa tête. D’âge indéterminé et d’une humeur infantile et toujours égale, ce grand échalas que personne n’appelait jamais autrement que Mangold, vocable qui désigne à la fois un prénom et ce légume filandreux qu’est la bette, était aux anges quand il pouvait nous accompagner, nous qui n’étions même pas encore adolescents, et nous faire la démonstration que, bien qu’incapable de venir à bout du calcul le plus élémentaire, il était en mesure de dire à quel jour de la semaine correspondait n’importe quelle date prise au hasard dans le passé ou le futur.
Ainsi, si l’on disait à Mangold que l’on était né le 18 mai 1944, il répondait aussitôt que c’était un jeudi. Et quand on essayait de le mettre à l’épreuve en lui posant des questions plus difficiles, comme la date de naissance du pape ou du roi Louis, il nous disait illico qu’il s’agissait de tel jour ou de tel autre. Paul, qui lui-même était excellent mathématicien et de surcroît très bon en calcul mental, essaya des années durant, en le soumettant à toutes sortes d’expériences et de tests sophistiqués, de percer le secret de Mangold. Mais autant que je sache, ni lui ni personne n’y parvint jamais, pour la simple raison que Mangold ne comprenait presque rien aux questions qu’on pouvait lui poser. »
W. G. Sebald
« Paul Bereyter », in Les Émigrants — 1992
Traduit de l’allemand par Patrick Charbonneau
Actes Sud, 1999
Max Sebald est né le 18 mai 1944.
Bon anniversaire Max.
15:23 Publié dans Anniversaires, Écrivains, Édition, Livre | Lien permanent | Tags : w. g. sebald, paul bereyter, les émmigrants, patrick charbonneau, actes sud
jeudi, 17 mai 2018
Patrick Varetz, « Rougeville »
DR
« Oui. Pourquoi continuer de m’appeler Rougeville puisque les âmes, ici, à l’instar des façades des maisons qui les abritent, semblent accepter comme une fatalité l’idée de devoir noircir ? Les crises se succèdent, leurs effets s’additionnent, et la contamination gagne. Comment pourrait-il sérieusement en être autrement ? Dois-je vous rappeler les scores réalisés par les tenants de l’extrême droite lors des trois dernières élections ? Autrefois, on vous envoyait au fond de la mine – parfois dès votre plus jeune âge –, et le maigre salaire que vous en rapportiez, tous les quinze jours, servait à alimenter l’économie locale. Mais qu’en est-il à présent, quand il y a de moins en moins de travail et aucune perspective ? Pour exister c’est comme partout : les gens n’ont de cesse de courir confier leur argent – celui bien souvent de l’allocation chômage ou des minima sociaux – aux grandes enseignes du commerce mondialisé (celles-là même qui répandent le vide autour d’elles). Au siècle dernier et au siècle d’avant, les puissants qui nous faisaient courber la tête habitaient encore de grandes maisons sous les fenêtres desquelles ont pouvait – les cas échéant – aller défiler pour hurler sa colère. Mais aujourd’hui, vers qui se tourner ? On ignore jusqu’à l’endroit où se cachent ceux qui nous ont abandonnés. C’est sans doute pour cela que chacun peu à peu se replie dans le silence, occupé – faute de mieux – à cultiver la haine de l’étranger qu’il a cessé d’être. Oui. Car c’est soi-même que l’on apprend à détester. […]
Passé la quarantaine, je m’étais finalement mis à écrire de la littérature avec les mots d’un autre. Chaque phrase que j’alignais à la suite des précédentes, avec le sentiment d’avancer au jugé, venait résonner étrangement à mon oreille (comme une langue inconnue). Jamais de tels propos, animés par de telles pensées, ne me seraient un jour sortis par la bouche. Alors que je prenais un malin plaisir à retourner fouiller parmi les ténèbres de mes origines, je devenais pour toujours – comble de l’ironie – étranger à moi-même. Sur la base de quelques souvenirs décousus, je m’ingéniais, d’un livre à l’autre, à reconstituer l’apparence d’une existence cohérente (et je m’inventais, pour faire bonne mesure, un personnage en capacité d’incarner cette fiction). Je déballais tout, la faiblesse de caractère de mes parents, leur propension au renoncement et à la défaite, la violence et la folie qui marquaient leur destin, n’hésitant jamais – en l’espèce – à grossir le trait, et donc à le noircir. La seule chose au fond que je m’interdisais, c’était de situer l’action à Rougeville (tant j’étais convaincu que l’évocation de ma ville natale ferait figure de lieu commun). »
Patrick Varetz
Rougeville
La Contre Allée, 2018
en complément, https://www.humanite.fr/le-bassin-minier-vu-par-de-rougeville-marles-les-mines-654566
17:04 Publié dans Écrivains, Édition, Livre | Lien permanent | Tags : patrick vartez, rougeville, la contre allée
dimanche, 13 mai 2018
Emmanuel Merle, Philippe Agostini, «Démembrements»
« Rien, presque
La pierre, on la croyait à fleur de sol,
on la déloge, avec une pioche,
c’est la mémoire, terreuse, encore humide
de ce qui s’est passé. Rien, presque.
On laisse un trou qui ne se comble pas,
et le ciel le regarde, s’en ferait une orbite
supplémentaire. Toutes les mémoires
de tous les hommes, tous les yeux du ciel.
Et le ciel, que voit-il, augmenté de ma mémoire ?
Rien, presque. De l’électricité de faible
ampérage, au fond du trou. Des formes
simples qui crieraient silencieusement
comme les nuages lorsqu’ils se désagrègent
ou semblent s’entredévorer.
Ma mémoire n’a que des rapports humains
minéralisés. Et pourtant mon visage recrée
quelquefois la sensation d’avant :
la barbe de mon père,
une broussaille, quelque chose qui dure
puisque c’est encore là, possible. Ou
ce cheval heurté de face, tête à tête,
et le claquement derrière mon front.
Ou la main d’un enfant sur ma paupière,
oui, ça revient facilement, je saisirais
presque le doigt. Presque. Ce serait saisir
la lumière, comme on saisirait tout le bleu
d’un monde, d’un seul rapt.
Étranges cicatrices de l’esprit.
Cette capacité de déchirure qu’elles ont,
sur des visages aimés et incompréhensibles,
souvenirs de visages
tendus vers le vide, le sans-retour.
Aimer, c’est quoi ? Accepter l’assemblage
nécessaire et étrange d’un visage.
Souvent presque rien, presque. Un magma
encore tiède au bas de la pente.
Où est cette maison qui est moi,
qu’avec moi d’autres ont habitée ?
Ce rien pourtant devrait être une terre,
une presqu’île qu’on rejoint encore, parfois,
à marée basse,
sous la nuit. »
Emmanuel Merle
Démembrements
Peintures de Philippe Agostini
Voix d’encre, 2018
12:53 Publié dans Écrivains, Édition, Livre | Lien permanent | Tags : emmanuel merle, philippe agostini, démembrements, voix d'encre
jeudi, 13 novembre 2014
Julien Blaine, « 2013 »
Parce que je ne puis me décider, puisque reproduire une page, la recopier, serait une ineptie, voici le livre. Il faut se le procurer.
13:51 Publié dans Écrivains, Édition, Livre | Lien permanent
mercredi, 02 novembre 2011
Jean-Paul Michel, "Je ne voudrais rien qui mente dans un livre", "La torpeur des labeurs et des bagnes…"
« Le poème est un ciel. Le dernier ciel possible. »
Certains, au seuil du recueil, se contentent de rassembler. Jean-Paul Michel ne saurait se contenter de cela. Tel un savant jardinier, il taille, arrose, bouture, plante, rempote, greffe… C’est que Je ne voudrais rien qui manque, dans un livre est un ensemble marcescent, dans lequel l’auteur reprend, réordonne, coupe, ajoute, retranche, accole, exhume, disperse pour mieux réunir les textes qui composent son œuvre depuis l’orée des années 80 jusqu’à l’an 2000 – les précédents (1976-1996) étant réunis dans Le plus réel est ce hasard et ce feu, chez le même éditeur en 1997, édition revue et corrigée en 2006 – et que l’on a lu – différents – au fur et à mesure de leur parution, à quoi s’ajoute, ici, des cahiers inédits, pages sorties du purgatoire, lignes venues des limbes de textes improbables, abandonnés, à peine commencés peut-être.
On retrouve ainsi dans ce fort volume la surprise qui nous saisit à chacun des livres de Jean-Paul Michel. On retrouve cette césure des vers, ces mots coupés sans tiret, ces aller à la ligne rythmant comme respiration de l’homme quand il lit, voire quand il parle, cette métrique particulière qui est la marque même du Poète.
La Vieille, le Héros, l’Alighier (pour Dante je suppose), le Chœur, Michelena*, Michel**, le Fils***, le Père, convoqués personnages, narrateurs, figures… et « un chemin de Noms » – que l’on ne prononcera à sa place – tous sont convoqués pour les sauver de la mort (peut-être)… Ici, le poème se fait récit – dans le sens de fable –, donne à lire ce qui emballe la langue et qui est affaire de justice et de justesse comme rarement à l’œuvre dans la poésie contemporaine. « Le poème est un ciel. », c’est ici d’une rare pertinence.
« Écrire est une poursuite une Chasse », « Les hommes ont oublié les jeux grâce auxquels ils apprirent à lire, autrefois. Cet oubli leur fait croire que lire, ils l’ont su toujours ! », c’est entre ses deux propositions que se tient, sans doute, le travail de Jean-Paul Michel et on mesurera dans les prochains ouvrages à paraître – entre autre un ensemble longtemps médité sur la poésie – ce qui reste à découvrir d’un des auteurs les plus pertinents, les plus exigeants, au travail depuis le milieu des années 70.
En parallèle, paraît aux jeunes éditions Le Cadran ligné, un livre d’une page de texte, soigneusement réalisé, sous le titre « La torpeur des labeurs et des bagnes… », constitué d’un fragment de la page 105 de Je ne voudrais rien qui mente, dans un livre.
Claude Chambard
Jean-Paul Michel
Je ne voudrais rien qui mente, dans un livre
312 p. ; 19,50 €
Flammarion, coll. Poésie
« La torpeur des labeurs et des bagnes… »
8 p. ; 3 €
Le Cadran ligné
* Nom sous lequel le poète publia ses premiers livres.
** Page 115, Michel apparaît ici – préfiguration du retour au nom d’état civil – pour la première fois.
*** Le Fils, apprête à la mort, son chant (où apparaît, on vient de le voir, pour la première fois le « personnage » Michel) publié en 1981 à la William Blake & Co., maison d’édition créée par l’auteur qui est aussi éditeur et typographe.
Cette chronique a paru une première fois dans CCP n° 21.
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lundi, 12 septembre 2011
Denis Montebello : note sur "carnet des morts"
Hui: une adhésion au jour mais timide, vaguement réticente. C‘est ainsi qu‘un ami dit oui, le libraire des Saisons à La Rochelle, un oui que j‘entends comme une trace, comme si l‘Argonne revenait avec lui et avec sa forêt, la grande forêt d‘enfance dont il fera, lui qui ne la connaît que par ouï-dire, sa guerre, qui écrira ses Pastorales de guerre.
Lire et cueillir c‘est tout un, et c‘est ce que fait Claude Chambard dans son carnet des morts, il cueille les traces, les recueille, il met ses pas dans des vestiges, ses mots. Ce sont les mots de l‘enfant : de celui qui ne parle pas et que le poète, des années après, essaie de rejoindre dans sa forêt.
« J‘ai couru vers l‘enfant. Dans la forêt. Dans la forêt en travail.
Dans la scène oubliée où j‘ai appris à écrire.
Quittant mon père pour écrire.
Écartant ma mère pour écrire.
J‘ai couru vers l‘enfant qui courait vers l‘école. »
Le temps retrouvé a parfois un goût délicieux, ou c‘est la boîte de Coco, cette « petite boîte métallique, ronde, qui contient une poudre marron clair ou jaune foncé (je ne parviens pas à me décider) ou un coquillage orange ou fraise que je lèche avec application » qui réveille les années d‘or : de souffrance. Ces figures qu‘on disait absentes du paysage. Ce Grandpère qu‘on croyait à jamais enfoui avec ses phrases.
« Je puis me souvenir, sans nostalgie, du temps où nous étions autre chose. »
C‘est ce qu‘écrit Claude Chambard.
C‘est aussi ce que se dit le lecteur ce carnet refermé. Quand il songe à ces routes qu‘il ouvre, à toutes ces routes qui ouvrent à la grande forêt.
Denis Montebello, 2 septembre 2011
Claude Chambard
carnet des morts
15x19,5 ; 112 p. ; ill. ; 14 €
Dessin de couverture : François Matton
isbn : 978.2.915232.72.1
le bleu du ciel
BP 38 — 33230 Coutras
05 57 48 09 04
bleuduciel@wanadoo.fr
& aussi sur le même livre les chroniques de
Anne Françoise Kavauvea :
http://annefrancoisekavauvea.blogspot.com/2011/06/carnet-...
& d'Éric Bonnargent :
http://anagnoste.blogspot.com/2011/07/claude-chambard-car...
17:42 Publié dans Blog, Édition, Livre, Travaux personnels | Lien permanent | Tags : claude chambard, carnet des morts, bleu du ciel, denis montebello, de seuil en seuil, kavauvea, anagnoste, bonnargent