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Livre - Page 30

  • Emmanuel Hocquard, "Les Coquelicots"

    des espaces qui ne communiquent pas

     

    Un jour, enfant, au cours d’une promenade estivale dans la campagne en fin d’après-midi, j’ai vu des coquelicots en bordure d’un champ, au bout d’une petite route, quelque part entre la Villa Harris et le Cap Malabata.

     

    En dépit de sa banalité, l’impression que m’a laissée cette vision est l’une des plus fortes qu’il m’ait jamais été donné d’éprouver. Chaque fois que je vois des coquelicots, c’est cette image qui revient me faire battre le cœur.

     

    Coquelicot : onomatopée du cri du coq (coquerico, cocorico). Petit pavot sauvage à fleur d’un rouge vif, ainsi nommé par référence à la couleur de la crête du coq.

     

    L’émotion (la sensation, aurait dit Matisse) contient tout. Les circonstances ne l’expliquent pas ; ce sont elles, au contraire, qui se trouvent mises en question.

     

    C’était quelque part au début d’un été. Coquelicots contiennent été et quelque part.

     

    Que dire  de l’impression ressentie alors ? Ni surprise, ni étonnement, ni joie particulière. Juste une légère sensation d’étrangeté. De décalage. Rien d’autre.

     

    Un été. Nulle part. Loin de. À l’écart. Un champ quelconque. Pas d’arbres. Personne. Pas de voix. La petite route — pas un chemin — menant à ce champ et tournant en u pour revenir sur elle-même.

     

    La route des coquelicots.

     

    Aujourd’hui elle n’existe plus. Le champ non plus.

     

    Reste l’image des coquelicots.

     

    L’étrangeté.

     

    La solitude.

     

    Emmanuel Hocquard,CIPM,TangerEmmanuel Hocquard

    Les coquelicots. une grammaire de tanger iii

    Centre international de poésie Marseille,

    coll. ‘“Le Refuge en Méditerranée”’

    avril 2011

    60 p. ; ill. ; 10 € www.cipmarseille.com

  • Pascal Quignard, "nostalgia"

    Pascal Quignard, Abîmes, Hofer, Mulhouse, Grasset, Folio«  Le mot nostalgia fut créé par un médecin de Mulhouse qui s’appelait Hofer. Cette invention eut lieu en 1678. Le médecin Hofer essayait de trouver un nom pour définir une maladie qui frappait les soldats mercenaires, particulièrement ceux natifs de Suisse.

    Soudain ces Suisses, piétons ou officiers, sans même chercher à déserter les troupes dans lesquelles ils s’étaient engagés, se laissaient mourir dans le regret de leurs alpages.

    Ils pleurent.

    Quand ils parlent, ils rapportent sans fin les souvenirs des mœurs de leur enfance.

    Ils se pendent aux branches des arbres en nommant les chiens de leurs troupeaux.

    Le médecin Hofer chercha dans son dictionnaire de langue grecque le mot de retour puis préleva celui de souffrance. De l’addition de nostos et d’algos il fit nostalgia.

    En façonnant ce nom, en 1678, il baptisa la maladie des baroques.

    […]

    La nostalgie est une structure du temps humain qui fait songer au solstice dans le ciel.

    […]

    La maladie du retour impossible du perdu — la nostalgia — est le premier vice de la pensée, à côté de l’appétence au langage. »

     

    Pascal Quignard

    Abîmes, extraits du chapitre xii

    Grasset, 2002, rééd. Folio n°4138, 2004

    photo © : C. Chambard

  • Roger Laporte, 20 juillet 1925 — 24 avril 2001

    50516_45486574813_3512335_n.jpgRoger Laporte est mort le mardi 24 avril 2001. Il avait soixante-seize ans. Son œuvre est considérable. Nous devons continuer à la lire, à y trouver des nourritures pour le voyage qui nous reste à faire. Il m’avait confié le manuscrit de ce livre, Écrire la musique, que je suis fier d’avoir publié et de continuer à vendre bon an mal an à quelques poignées d’exemplaires, preuve qu’il y a encore des lecteurs pour ce travail — cette vie — d’écriture à nul autre comparable. On trouvera l’essentiel des textes de Roger Laporte — La Veille, Une voix de fin silence, Pourquoi ?, Fugue, Supplément, Fugue 3, Codicille, Suite et Moriendo — dans le volume Une vie, publié par P.OL. en 1986.

     

    « Pourquoi ma passion pour la lecture m’a-t-elle conduit, à l’âge de treize ou quatorze ans, à m’identifier à un personnage d’écrivain plutôt qu’à un Capitaine au long cours ? Je l’ignore, mais, même si je connaissais le secret de ma “vocation”, je n’aurais pas la réponse à la seule question qui mérite d’être posée : pourquoi ai-je désiré, non pas devenir écrivain, mais écrire tels livres plutôt que tels autres livres ? Pour répondre il me faudrait tout d’abord faire une analyse du champ littéraire et philosophique en 1945, expliquer par exemple que 1943 est pour moi, comme pour d’autres, l’année de parution de Faux pas plutôt que celle de L’Être et le Néant, mais une telle étude, même exhaustive, serait insuffisante, car une certaine idée que je me suis faite de la littérature ne trouve pas son origine dans la Grande Bibliothèque.

    À la réflexion, plus de quarante ans plus tard, et en dépit des risques inhérents à toute reconstitution, je crois pouvoir avancer la proposition suivante : lorsque j’avais dix-huit, dix-neuf ans, à une époque où je n’avais pas encore écrit une seule ligne, ce qui m’a le plus marqué, ce qui a commencé à induire certains effets qui sont devenus lisibles seulement plusieurs décennies plus tard, n’a pas été la littérature, même pas la lecture, certes déterminante de Proust, mais la musique de chambre, très précisément ma première audition de l’intégrale des quatuors à cordes de Beethoven que vint donner à Lyon, salle Rameau, le quatuor Löwenguth. »

     

    Roger Laporte

    Écrire la musique

    Éditions à Passage, 1986

  • Joanne Anton “Le Découragement”

    decouragement.jpgDans la très élégante collection à 6€10, Allia publie un premier livre, qui doit certes à Thomas Bernhard, mais surtout au fait même d’écrire, à l’angoisse, au découragement, à la folie… Tout de digressions souvent drôles, emmené par une pensée en effervescence, obsessionnelle et démentielle souvent, Le Découragement mérite que l’on s’y attarde, et on pourra en profiter pour relire Marcher, que l’on ne  trouve bizarrement que dans « Récits, 1971-1982 » dans la collection Quarto aux éditions Gallimard.

     

     « Dans Marcher de Thomas Bernhard, un homme parle à un autre de la folie d’un autre. Et. Il serait bon de s’en inspirer si d’aventure on marchait nous aussi avec quelqu’un. On parlerait à un autre du découragement d’un autre, comme Oelher parle de la folie de Karrer à un autre.

    On aurait peut-être dû faire ça, pense-t-on à présent sur le boulevard, l’écrivant plus tard. Oh ! On aurait dû ! On remue le couteau dans la plaie du lundi ; tout est bon lundi, tout nous sert lundi à prouver que notre récit sur le découragement ça ne va pas. On aurait dû pousser notre imitation bien plus loin, se dit-on, l’écrira-t-on, et dès mercredi dernier, écrire une conversation où converser de manière conversante avec un autre sur le découragement d’un autre. On s’est trompé de chemin depuis le début. Nous tenons la preuve de ne pas avoir mis notre récit suffisamment sous protection, sinon le jugerions-nous ? Se dit-on Thomas Bernhard, ça ne va pas ? On serait bon pour Steinhof si l’on pensait le contraire de sa pensée, hurlant sur le boulevard que Thomas Bernhard, c’est de la marchandise de rebut autrichien. Et. Qu’à bien y regarder, Marcher, c’est raté. »

     

    Joanne Anton

    Le Découragement

    Allia, 2011

  • Deux extraits du "carnet des morts"

    sur Poezibao : http://poezibao.typepad.com/poezibao/2011/04/anthologie-permanente-claude-chambard.html

     

    sur Littérature de partout : http://litteraturedepartout.hautetfort.com/archive/2011/04/08/claude-chambard-carnet-des-morts.html

     

    poezibao,littérature de partout,carnet des morts,claude chambard,mollat


    quelques livres dans la vitrine de la librairie Mollat

     

  • Cœur d’oiseau dent de lion, Joël Cornuault

    CornuaultCoeurDents.jpgEst-ce ainsi que l’on poursuit la tradition des troubadours en ce début de XXIème siècle ? Joël Cornuault serait-il un des derniers à encore et toujours chanter l’amour courtois ? Courtois mais décidé et sensuel. Mais pas l’amour de loin, pas de trop loin, même de très près.

    D’un peu loin, par contre, les importuns, les empêcheurs de penser, de jouer, de jouir, les rabat-joie, « les pères fouettard / minables casseurs / de pattes aux canards », ceux qui pleurnichent, les aigres, les procéduriers, les faux culs, les parvenus de tout poils, ceux-là oui il les tient loin de son nid, de sa plume, de son cœur d’oiseau.

    Mais elle, celle-là qui vibre, qui tourbillonne dans son cœur, celle là dont il ouvre les genoux, celle à qui il chante : « Quand tu me déplies tes ailes / m’offres ta voûte de plumes blondes / déploies ton cou / âme d’oiseau / j’ai faim de loup / cœur d’oiseau / j’ai dent de lion // à n’en plus finir. », celle là, oui, à bien de la chance, et peut être un peu plus même, un amant qui sait dire sa passion et l’explosion d’icelle.

    Claude Chambard

     

    Joël Cornuault

    Cœur d’oiseau dent de lion

    Dessins de Jean-Marc Scanreigh

    28 p. ; 6 €

    Pierre Mainard, 2009

    14, place Saint-Nicolas
    47600 Nérac
    Tél. : 09 50 34 22 48
    Fax : 05 53 65 93 92
    Courriel : mainardeditions@free.fr

  • Contes pour les enfants et la maison

    9782714310002.jpgUn grand article de Pascal Quignard, dans le Monde de vendredi : L’enfant incorrigible, à propos des Contes pour les enfants et la maison des frères Grimm, édités et traduits de l’allemand par Natacha Rimasson-Fertin, Corti,  coll Merveilleux, 1184 p. en deux volumes, sous coffret, 50 €

    http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/06/25/contes-pour-les-enfants-et-la-maison-des-freres-grimm-l-enfant-incorrigible_1211142_0.html

  • Un diamant brut

    szczupak.jpgL’Yonne, Maman Blanche et Papa Edgar sont de braves gens, de ces bons paysans qui encaissent autant qu’ils savent donner. Yvette, leur est confiée par l’Assistance publique, même si encore, pas loin, rôde l’ombre d’un père qui ne l’est peut-être pas. Mais l’administration n’aime pas le bonheur aussi la belle enfant aux beaux cheveux blonds est déplacée dans une famille de brutes où la patronne l’humilie jour et nuit. L’hôpital peut sauver les malheureux. Après un séjour entre les infirmières en cornettes, toutes de gentillesse et d’humilité, Yvette ira, à deux pas de Vézelay, chez Maman Phasie et Papa Gustave qui aimeraient bien une petite pour habiter – plus tard – la maison destinée aux enfants qui sont partis.
    Et elle est bien Yvette dans ce petit monde simple et paisible, entre l’école et les animaux, les douceurs et l’affection. Ce pourrait se terminer comme ça, une vie simple à la campagne, mais ce serait sans compter le fait qu’à partir de 14 ans les pupilles de l’Assistance doivent travailler pour rembourser l’État, sans compter sur les quasis voisins, des parisiens de « la haute », trouvent que la mignonne est « un diamant brut » qui sait même dessiner. Christian et Yvonne Zervos vont s’engager à adopter la jeune beauté. En traversant le champ qui sépare la ferme de Phasie et Gustave de La Goulotte, la maison de Taky et Yvonne, la jeune fille ne sait pas encore dans quel monde elle est tombée. Elle a 13 ans, et bientôt elle partira à Paris, rue du Bac. Entre Eluard et Nusch, Bataille, Balthus, Miró, Léger, Giacometti, Char – l’amant d’Yvonne – aux shorts si larges qu’ils laissent apercevoir des breloques, Braque, Brauner, Hélion… c’est Picasso qui sera son préféré, lui qui la guide, l’accompagne, sans rien demander – ce qui n’est pas le cas de tout le monde, pensez… Zervos, ce cher Taki, l’homme des Cahiers d’art, le mécène, l’ami du tout Paris, lui demande – ce n’est pas bien méchant, n’est-ce pas – de « moucher son tuyau à pipi », puis on passera, tandis que Char et Yvonne frétillent, aux choses sérieuses… Yvette tournera dans un court-métrage poético-artistique de René Char financé par les Zervos avec Jacques Dupin en jeune premier... mais déjà elle pense à fuir cette existence insouciante. Elle part avec Monsieur Sacha Szczupak (Choux-Pâques, dit-elle, car elle raffole des surnoms qui font malentendus – on pourrait dire si exactement entendus) en Israël. Là-bas elle trouve quelque chose en elle-même qui n’attendait que pouvoir se révéler : « L’Ailleurs, c’est ici ».

    Elle quittera la France, et le couple qui l’avait adopté et ne savait que la manipuler, deux mois avant sa majorité. Elle obtiendra le certificat de conversion n° 6 de l’État d’Israël, épousera Sacha et après avoir écrit ce livre simple et complexe pourtant elle s’y éteindra en 2003. Livre simple et complexe à la fois car son auteur est un écrivain. Elle sait remuer sa phrase pour, en racontant, faire passer ce qui compte, ce qui bâtit une demeure pour soi où l’on peut accueillir l’autre, les bras grands ouverts. Sans regret, sans haine non plus, elle décrit des mondes, des époques, des êtres avec une justesse et une drôlerie étonnantes.
    De surcroît elle donne à lire un redoutable témoignage sur ce que ne devrait jamais être l’adoption.

    Yvette Szczupak-Thomas
    Un diamant brut
    14x21, 448 p. ; 20 € ; isbn : 978.2.96424.654.1
    Métailié, 2008

  • La descente de l'Escault

    Venaille en moine.jpgLargement salué lors de sa première édition la Descente de l’Escaut, est réimprimée à juste raison. Attendue par tous ceux qui avaient découvert Franck Venaille trop tard, ou loupé l’événement. Il est vrai qu’entre temps Chaos (Mercure de France, 2007) est venu corroborer tout le bien que l’on pouvait penser du travail d’écriture de Franck Venaille. Mais cette Descente de l’Escaut est un livre un peu à part, grand œuvre peut-être de ce poète incontournable. Une parole digne au cœur d’une souffrance implacable car c’est le chant qui sauve. C’est le chant – le lied – qui révèle, qui peut dire la douleur, la rage, l’impossible, la fatigue, ce qui est muet de naissance, réaliste et secret, ce qui tremble dans la vase, l’enfant qui joue près des remparts, l’homme meurtri, le chant très lointain, très proche, dans l’étrave du steamer, dans les flots de l’Escaut, dans les saccades nerveuses qui agitent le corps du poète. La descente de l’Escaut, la descente au fond de soi, dans le désordre et la douleur, la descente dans le chaos de soi en soi… L’eau, la brume, le poète, indéfectiblement vivant.

    Claude Chambard

    Franck Venaille
    La Descente de l’Escaut
    Obsidiane (2e édition)
    17x23 ; 180 p. ; 15 €

  • Poezibao

    Nous connaissons et apprécions tous – j'imagine –  le travail sans faille de Florence Trocmé sur son site Poezibao.

    C'est pourquoi aujourd'hui je suis d'autant plus touché d'y voir chroniqué Le Chemin vers la cabane.

    Une visite s'impose, s'il fallait une raison.

    chemin vers la cabane:poeziba.jpg

    http://poezibao.typepad.com/poezibao/2008/07/le-chemin-vers.html

  • Pour le livre

    affiche_pll_hd.jpgPour ma 100ème note, on comprendra qu'il n'est pas anodin que je souhaite relayer l'appel pour le livre.
    Poursuivre, il le faut.
     
    “ Des amendements proposés par des députés de la majorité parlementaire lors de l’examen du projet de loi de modernisation de l’économie ont ouvert un large débat sur la loi du 10 août 1981 relative au prix du livre, dite « loi Lang ». Les professionnels du livre, auteurs, traducteurs, éditeurs et libraires, rejoints par les bibliothécaires et de nombreux acteurs du livre en régions, ont expliqué d’une même voix que ces amendements remettaient en cause la loi de 1981 et menaçaient les équilibres du marché du livre, ainsi que la diversité de la création et de l’édition françaises. Leur mobilisation a été relayée par des membres du gouvernement. Madame Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, a souligné combien cette loi restait un outil indispensable pour protéger la littérature. Madame Christine Lagarde, ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, quant à elle, a indiqué ne vouloir changer ni la politique du livre ni le système législatif actuel.
    Les acteurs du livre sont néanmoins inquiets car beaucoup d’idées fausses sont colportées sur la loi par quelques multi- nationales du commerce culturel. Le lobbying qu’elles exercent auprès des parlementaires est à l’origine de ces amendements. Il vise à déréguler le marché du livre afin d’imposer un modèle commercial basé sur une volonté d’hégémonie et une stratégie purement financière. Derrière leurs arguments démagogiques mêlant modernité, défense du pouvoir d’achat et même écologie se cache un combat contre la création, la diversité, la concurrence et l’accès du plus grand nombre au livre.
    Ce modèle culturel français, nous y sommes pour notre part indéfectiblement attachés. Ses vertus sont multiples. Avec plus de 2 500 points de vente, le réseau des librairies est dans notre pays l’un des plus denses au monde. Il permet, aux côtés des bibliothèques, un accès au livre aisé et constitue un atout important pour l’aménagement du territoire et l’animation culturelle et commerciale des centres-villes. Ce réseau de librairies indépendantes cohabite avec d’autres circuits de diffusion du livre, les grandes surfaces culturelles, la grande distribution, les clubs de livres ou Internet. Depuis de nombreuses années et à l’inverse d’autres secteurs culturels comme le disque ou la vidéo, le marché du livre se développe sans qu’aucun circuit n’écrase ses concurrents. Chaque circuit joue son rôle et le lecteur bénéficie d’un véritable choix. Pour la création et l’édition, cette densité et cette variété des circuits de vente du livre offrent à chaque auteur et à chaque livre le maximum de chances d’atteindre son public, qu’il s’agisse d’un premier roman, d’un ouvrage de recherche, d’un livre pour enfant, d’une bande dessinée, d’une œuvre traduite, du dernier roman d’un auteur connu, d’un livre pratique ou d’un ouvrage scolaire. Tous les livres pour tous les publics, voilà notre modèle.
    Ce modèle, c’est la loi du 10 août 1981 sur le prix du livre qui en est le pivot et le garant. Cette loi infléchit les règles du marché afin de tenir compte de la nature culturelle et économique particulière du livre. Elle passe aujourd’hui pour l’une des premières véritables lois de développement durable. Elle confie à l’éditeur la fixation du prix des livres qu’il publie. Les livres se vendent au même prix quel que soit le lieu d’achat, dans une librairie, une grande surface ou sur Internet, durant au moins deux ans. Ce système évite une guerre des prix sur les best-sellers qui ne permettrait plus aux libraires de présenter une offre de titres diversifiée ni aux éditeurs de prendre des risques sur des ouvrages de recherche et de création qui ont besoin de temps et de visibilité dans les librairies pour trouver leur public. De surcroît, le prix unique fait baisser les prix. Contrairement aux idées reçues, les chiffres de l’INSEE montrent en effet que depuis une dizaine d’années les prix des livres ont évolué deux fois moins vite que l’inflation. En favorisant la richesse, la diversité et le renouvellement de la création et de l’édition, en lieu et place d’une standardisation si courante dans de multiples secteurs aujourd’hui, en permettant une variété et une densité de points de vente du livre particu-lièrement remarquables, en privilégiant une véritable concurrence au détriment de la « loi de la jungle » et en maintenant des prix beaucoup plus accessibles que dans la majorité des autres pays développés, le prix unique du livre est une chance pour le lecteur et pour notre culture.
    La loi du 10 août 1981 n’est ni obsolète ni corporatiste. Si elle mérite un débat, c’est pour la rendre plus vivante et plus forte encore.
    FACE AUX MENACES CONTRE LE PRIX UNIQUE DU LIVRE, LES PROFESSIONNELS ET LES LECTEURS SE MOBILISENT
    Rejoignez l’appel pour le livre en le signant chez votre libraire ou sur Internet.
    Toutes les informations sont disponibles sur le site : http://pourlelivre.wordpress.com

  • Le Chemin vers la cabane

    Chemin009.jpg
     
    Vient de paraître : 

     
    ” Cet été-là, je ne sais pas où était la petite maison de pierre.

    Si l’amour se souvient de la naissance de l’amour, si la terre était déjà rouge, si les 48 carreaux découpaient déjà le jardin
    Je ne me souviens pas de la petite maison de pierre cet été là.

    Je ne sais pas où est la cabane.
    & tu n’es toi-même sûre de rien. ”

     

    Troisième volume d'Un nécessaire malentendu après La Vie de famille & “Ce qui arrive”, chez le même éditeur.

    64 p. ; ill. ; 10 € isbn : 978.2.915232.51.6

    Le bleu du ciel : http://editionlebleuduciel.free.fr/

    mail : bleuduciel@wanadoo.fr