lundi, 16 juin 2008
Bloomday

Ulysse
Épisode III – Eumée – traduit par Pascal Bataillard
Nouvelle traduction sous la direction de Jacques Aubert
Gallimard, 2004
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mercredi, 23 avril 2008
Alain Veinstein

Ébauche du féminin
Lithographies de Claude Garache
Coll. Médiane, Maeght éditeur, 1981
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lundi, 21 avril 2008
Emily Jane Brontë
AYANT SOUFFERT

Haine, colère et dédain ;
Fort je reste et ris de voir
Leurs assauts livrés en vain.
J’abjure, Esprit de maîtrise,
Les mesquines voies humaines !
J’ai le cœur et l’âme libres :
Fais-moi signe, et je te suis.
Sache-le, sot insincère
Qui méprises le dédain,
Ton âme passe en bassesse
Les plus vains d’entre les vers.
Dans ton fol orgueil, poussière,
M’oses-tu prendre pour guide ?
Je veux être avec les humbles,
Les hautains ne me sont rien ? »
Emily Jane Brontë
Poèmes
Traduit de l’anglais par Pierre Leyris
Poésie/Gallimard, 1963
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samedi, 19 avril 2008
John Keats
« Cette main vivante, à présent chaude et capable
D’une étreinte fervente, ne manquerait, serait-elle froide
Et dans le silence glacial de la tombe,
De hanter tant tes jours et tant transir les rêves de tes nuits,
Que tu souhaiterais ton cœur tari de sang
Pour qu’en mes veines à nouveau puisse la vie rouge affluer,
Et toi calmer ta conscience. Regarde, la voici
Vers toi, vers toi je la tends. »
Seul dans la splendeur
Traduit de l’anglais
Coll. Orphée, La Différence, 1990
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vendredi, 18 avril 2008
David Gascoyne
« Lorsque la lueur d’un triste dimanche,
Glissant à travers la pluie, argentait
La pierre grise de la ville,
Couchés côte à côte, sans une parole,
Au-dessus des quais pavés de cette île
Qu’entourait le flot en crue de la Seine,
Nous contemplions fixement
Un plafond aride et blanc — comme si
Nous étions pour toujours ensevelis
Au fond d’un chagrin taciturne.
Et quand, à la fin, j’ai tenté de prendre
Ta main dans ma main, et de t’incliner,
Visage étranger, vers mes lèvres,
Tu as quitté d’un bond le lit, tu as
Traversé la chambre et, debout, longtemps
Regardé sous le rideau de la vitre
Les platanes qui se penchaient
Pour interroger comme toi le fleuve,
Question sans réponse et tout aussi vieille
Que l’infortune de la terre. »

Miserere
Traduit de l’anglais par Jean Walh,
Postface de Robin Skelton
Granit, 1989
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jeudi, 17 avril 2008
William Shakespeare

Voir les honneurs dorés honteusement placés, et la vertu des filles violées grossièrement, voir la juste perfection injuste dégradée, et voir la force par voie boiteuse évincée,
Voir l’art fermer la bouche sous l’autorité, et la doctorale folie donner ses ordres au talent, et la simple vérité passer pour stupidité, voir le Bien captif, au service du Mal, commandant.
Lassé de voir — je voudrais m’en aller — si ce n’est que mourir laisserait seul l’aimé. »
Sonnets
version française de Pierre Jean Jouve
Mercure de France, 1969, rééd. Poésie/Gallimard, 1975
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mercredi, 16 avril 2008
Tom Raworth

ce qu’il devrait faire
le papier se sent inutile
les couleurs perdent leurs nuances
pendant que toutes les notes de musique
ne jouent plus qu’en bleu
au bout du lac
un peuplier lombard
ombre la terre
parsemée de duvet de cygne
voilant la rumeur
de la route du sud
au dessus dans le ciel de nuit
éparpillées au hasard
les étoiles cessent leur mouvement
les coquelicots ne dansent pas
dans l’herbe immobile le long
du chemin personne ne marche »
Cat Van Cat
traduit de l’anglais collectivement par le Comptoir 4
cipM – les Comptoirs de la Nouvelle B.S., 2003
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mardi, 15 avril 2008
William Blake

J’étais une Reine vierge
Sous la garde d’un doux Ange :
Malheur ingénu ne fut jamais leurré !
Je pleurais nuit et jour,
Et lui essuyait mes larmes,
Je pleurais jour et nuit,
Et je lui cachai la joie de mon cœur.
Alors il ouvrit les ailes et s’envola ;
Et le matin s’empourpra, rougissant ;
J’essuyai mes larmes et armai mes craintes
De dix mille lances et boucliers.
Avant longtemps mon Ange revint :
J’étais armée, ce fut en vain,
Car ma jeunesse avait fui
Et ma tête était grise. »
Chants de l’expérience
traduit de l’anglais par M. L. Cazamian
in Poèmes
Aubier-Flammarion,1968
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lundi, 14 avril 2008
Malcolm Lowry
« Il n’y avait pas de nom et nous accostâmes à minuit.
Les cinq filles qui riaient ensemble à la lumière du réverbère
Bras autour de la taille, dans le parking aux ombres mortes,
Ne purent ranimer nos cœurs empoisonnés de salure marine.
Il n’y avait pas la moindre beauté dans cet endroit.
Mais au réveil matinal, découvrant comme à portée de main
Le quai, la route, le marché, le cadran de l’horloge amie,
– La physionomie d’une terre nouvelle –
Notre drapeau flottant printanièrement au mât du bureau de poste,
Chaque pierre étant comme la promesse d’un courrier de femme
Aimée, tandis que montaient à la chaîne de notre coque rouillée
Les automobiles à forme géométrique étincelant dans le soleil –
Ce fut urgence pour Christian de quitter le Marais Désespoir,
Pour Crusoé d’apercevoir le pas de Vendredi dans le sable. »

Poèmes choisis de Dollarton
traduit de l’anglais par Jacques Darras,
in Romans, nouvelles et poèmes
traduits par Georges Belmont,
Présentation, notices, notes
La Pochotèque, 1995
16:28 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
dimanche, 13 avril 2008
Siegfried Plümper-Hüttenbrink

Silhouette de nous-mêmes, elle l’est, à nous faire toucher à nous-mêmes en notre absence. Tactile – absente – muette.
Penché à la renverse, nous retournant d’entre le froissé des pages, dans un corps tenu en éveil, comme blanchi de son ombre, chu en inertie… Une sorte de poids mort, de gisant dont seule l’ouïe resterait vive, et que serait le corps lisant d’un dormeur qui n’en finirait pas d’enregistrer une espèce d’histoire à dormir debout. »
De la lecture
La main courante, 2006
17:06 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
samedi, 12 avril 2008
Christophe Tarkos

Pan
P.O.L, 2000
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vendredi, 11 avril 2008
Rafael José Díaz

ou dans la nuit haute, blanche, obscure.
Je sors jusqu’à elle, jusqu’à la mousse qui la recouvre,
jusqu’à son contact humide, pour voir mes yeux
ou les tiens entre les branches mouillées
des saules, pour écouter les voix
sur l’herbe, dans l’eau qui dort.
Je reviens à ma chambre et c’est toi
qui dors, qui parles et tes yeux
me couvrent du contact humide de la mousse
de la balustrade du rêve au petit jour
ou dans la nuit haute, blanche, obscure. »
Le Crépitement
Traduit de l’espagnol par Bernard Banoun*,
L’Escampette éditions
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