mercredi, 12 mars 2008
Cormac McCarthy

Il se pourrait bien qu’on vous entende, dit Suttree.
J’voudrais, dit le chiffonnier. De ses yeux bordés de rouge, il jeta un regard furibond de l’autre côté de la rivière vers la ville sur laquelle descendait le crépuscule. Comme si la mort s’était embusquée dans ce quartier.
Personne ne veut mourir.
Merde, dit le chiffonnier. En voilà un qui en a plein le dos de vivre.
Vous donneriez tout ce que vous avez ?
Le chiffonnier lui lança un regard soupçonneux mais ne sourit pas. Ça sera pas long, dit-il. Les jours d’un vieux ça file comme des heures.
Et ensuite qu’est-ce qui se passe ?
Quand ?
Après que vous êtes mort.
Y’a rien qui s’passe. T’es mort.
Vous m’avez dit une fois que vous croyiez en Dieu.
Le vieil homme agita la main. Peut-être, dit-il. J’ai aucune raison de penser qu’il croit en moi. Oh, j’aimerais bien le voir une minute si j’pouvais.
Qu’est-ce que vous lui diriez ?
Ben, je crois que tout ce que j’lui dirais. Que j’lui dirais : Attendez une minute. Attendez une minute avant de vous mettre après moi. Avant que vous dites quoi que ce soit, il y a juste une chose que j’voudrais savoir. Et alors Lui y dirait : Qu’est-ce que c’est ? Et alors, je lui demanderai : Pourquoi donc que vous m’avez embarqué dans ce jeu de couillons, en bas ? J’ai jamais rien compris là-dedans.
Suttree sourit. Qu’est-ce que vous croyez qu’il répondra ?
Le chiffonnier cracha et s’essuya la bouche. J’crois pas qu’y puisse répondre à ça. J’crois pas qu’y ait d’réponse. »
Suttree
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Guillemette Belleteste
Actes Sud, 1997, rééd. Points/Seuil n° 489, 1998
13:03 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
mardi, 11 mars 2008
Walter Benjamin


Sur le concept d’histoire
Traduction de l’allemand
in Walter Benjamin, Œuvres III,
14:56 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
lundi, 10 mars 2008
Pascal Quignard
Aucun homme ne peut l’arrêter car il court vers la mort.
Tous partent aujourd’hui pour arriver hier.
Abîmes
Grasset, 2002, rééd. Folio n°4138, 2004
15:27 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
dimanche, 09 mars 2008
Isabelle Baladine Howald

Lettre de Poméranie
Éditions Jacques Brémond, 1996
10:27 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
samedi, 08 mars 2008
Thomas Bernhard, « Maîtres anciens »

Maîtres anciens
Traduit de l’allemand par Gilberte Lambrichs
Gallimard, coll. Du Monde entier, 1998, rééd. Folio n° 2276, 1991
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vendredi, 07 mars 2008
Pierre Guyotat

Coma
Coll. Traits et portraits, dirigée par Colette Fellous
Mercure de France, 2006
11:00 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
jeudi, 06 mars 2008
Marina Tsvétaïéva

On ne guette pas les lettres
Ainsi — mais la lettre.
Un lambeau de chiffon
Autour d’un ruban
De colle. Dedans — un mot.
Et le bonheur. — C’est tout.
On ne guette pas le bonheur
Ainsi — mais la fin :
Un salut militaire
Et le plomb dans le sein —
Trois balles. Les yeux sont rouges.
Que cela. — C’est tout.
Pour le bonheur — je suis vieille !
Le vent a chassé les couleurs !
Plus que le carré de la cour
Et le noir des fusils.
(Que le carré de l’enveloppe :
Encre et attraits !)
Pour le sommeil de mort
Personne n’est trop vieux.
Que le carré de l’enveloppe.
Le Ciel brûle suivi de Tentative de Jalousie
Traduit du russe par Pierre Léon et Ève Malleret
Préface de Zéno Bianu
Poésie/Gallimard
10:27 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
mercredi, 05 mars 2008
Henry Bauchau
le Boulevard périphérique, Actes Sud, 2007
14:18 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
mardi, 04 mars 2008
Anne-Marie Garat
Anne-Marie Garat
István arrive par le train du soir
Seuil, Coll. Fiction & cie, 1999
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