jeudi, 10 avril 2008
Roger Lewinter

Le centre du cachemire (roman aphoristique)
Éditions Ivrea, 1998
15:29 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
mercredi, 09 avril 2008
Michel Deguy

Vous n’y serez bientôt plus vous n’y êtes déjà plus
Soustrayez-vous. Le temps devient cosmique
Vous y êtes encore. Nous n’y serons bientôt plus
Plus personne. Cela aura été faites comme si nous y étions comme si nous n’y étions plus. »
À ce qui n’en finit pas (thrène)
Coll. La Librairie du XXe siècle, Seuil, 1995
16:57 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
jeudi, 03 avril 2008
Hélène Mohone

Hélène Mohone
Torpeur
La Cabane, 2007
ESCALE DU LIVRE
Sur une proposition
de Sylvie Nève
Lecture des textes
d’Hélène Mohone
par
Valérie Rouzeau
Sylvie Nève
Librairie Olympique
23, rue Rode à Bordeaux
(place du Marché des Chartrons)
vendredi 4 avril
à 18h 30
12:14 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
mercredi, 02 avril 2008
Jean Daive

Autoportrait aux dormeuses
P.O.L, 2000
14:40 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
mardi, 01 avril 2008
Sándor Ferenczi

Ainsi le conte, dans lequel les adultes racontent si volontiers à leurs enfants leurs propres désirs insatisfaits et refoulés, donne en vérité une représentation artistique extrême de la situation perdue de la toute-puissance. »
Le Développement du sens de réalité et ses stades
in L’Enfant dans l’adulte
Traduit du hongrois par Judith Dupont et Myriam Viliker
avec la collaboration de Philippe Garnier
Payot 1982, rééd. Petite bibliothèque Payot n° 596, 2006
14:58 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
lundi, 31 mars 2008
Jean-Marie Gleize

Je me suis demandé comment elle poussait dans la bouche.
Comment elle coupait l’intérieur des joues, les gencives et les lèvres.
Comment.
Mais ça n’est rien encore, c’est la transparence des paumes, les mains traversées, tombées.
Surtout blanche et comme passée au séchoir. »
Film à venir
Coll. Fiction & Cie
14:54 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
dimanche, 30 mars 2008
Paul Celan
« IL Y AVAIT DE LA TERRE EN EUX, et
ils creusaient.
Ils creusaient, creusaient, ainsi
passa leur jour, leur nuit. Ils ne louaient pas Dieu
qui — entendaient-ils — voulait tout ça,
qui — entendaient-ils — savait tout ça.
Ils creusaient, et n’entendaient plus rien ;
ils ne devinrent pas sages, n’inventèrent pas de chanson,
n’imaginèrent aucune sorte de langue.
Ils creusaient.
Il vint un calme, il vint aussi une tempête,
vinrent toutes les mers.
Je creuse, tu creuses, il creuse aussi le ver,
et ce qui chante là-bas dit : ils creusent.
Ô un, ô nul, ô personne, ô toi :
où ça menait, si vers nulle part ?
Ô tu creuses et je creuse, je me creuse jusqu’à toi —
à notre doigt l’anneau s’éveille. »

La Rose de personne
Traduit de l’allemand par Martine Broda
Le Nouveau Commerce, 1979,
14:55 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
samedi, 29 mars 2008
Anne Thébaud

Sentinelle
Maurice Nadeau, 2007
15:44 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
vendredi, 28 mars 2008
Henri Thomas

Carnets 1934-1948
Éditions Claire Paulhan, 2008
16:59 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
jeudi, 27 mars 2008
Saint Augustin

Je suis allé me jeter, je ne sais comment, sous un figuier. Ne contrôlant plus mes larmes. Elles ont débordé et jailli de mes yeux. Tu as reçu ce sacrifice, et j’ai parlé, parlé, pas exactement en ces termes, mais j’ai dit quelque chose comme : et toi, Seigneur, quand ? quand, Seigneur, la fin de ta colère ? ne te rappelle pas nos crimes anciens. Car je sentais bien que c’est eux qui me retenaient. Je jetais des cris malheureux. Encore combien de temps ? encore combien de temps ? demain ! demain ! pourquoi pas tout de suite ? pourquoi ne pas en finir sur l’heure avec toutes mes saloperies ?
29. Mes mots, mes pleurs, dans la terrible amertume de mon cœur brisé. J’entends alors une voix depuis la maison voisine. Un chant répétitif et récurrent. Une voix d’enfant, garçon ou fille, je ne sais plus. Attrape et lis. Attrape et lis. Aussitôt mon visage a changé. Perplexe. Était-ce une rengaine quelconque que les enfants avaient l’habitude de chanter en jouant? Non. Ça ne me disait rien. J’ai refoulé mes larmes et je me suis redressé. Ne doutant pas qu’il s’agissait d’un ordre divin qui me demandait d’ouvrir le codex et de lire le premier chapitre sur lequel je tomberais. J’avais entendu dire qu’Antoine, au hasard de la lecture de l’évangile, en avait retiré un avertissement, comme si ce qui était lu alors lui avait été adressé. »
Les Aveux, chapitre VIII
Traduction par Frédéric Boyer
P.O.L, 2008
15:59 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
mercredi, 26 mars 2008
Frédéric Boyer

Elles inondent les prés de leur géométrie massive et lente.
Toutes les fois où les vaches pensent à la mort, quelqu’un tue une vache. Dans chaque vache il y a quelqu’un à tuer. Un monstre à sacrifier qui n’est pas la vache elle-même mais très probablement nous-mêmes.
Nous disons : si la vache maîtrise le langage – et donc son application – elle doit forcément savoir ce que signifient les mots. Et nous la frappons sans retenue quand elle ne sait pas et qu’elle ne vient pas à l’appel de son nom de vache.
Probablement que les vaches nous rappellent impitoyablement quelqu’un.
Les vaches ont trouvé ennuyeux de n’aimer personne. Pourquoi aiment-elles ce qu’elles aiment sinon pour ne pas aimer personne, sinon pour ne pas mourir seules – ce à quoi elles n’échapperont pas ?
Le poison ce fut d’espérer qu’elles puissent exprimer un jour ce qu’elles aimaient. »
Vaches
P.O.L, 2008

10:31 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent
mardi, 25 mars 2008
Dylan Thomas
Mon HÉROS met à nu ses nerfs
« Mon HÉROS met à nu ses nerfs tout le long de mon poignet
Régnant du poignet à l’épaule,
Il déballe la tête qui, comme un spectre ensommeillé,
S’appuie sur mon souverain mortel,
La fière épine ennemie des tours et des torsions.
Et ces pauvres nerfs ainsi reliés au crâne
Souffrent sur le papier éperdu d’amour.
J’étreins les mots fous que j’ai gribouillés
Gémissant de toutes les faims de l’amour
Et disant à la page le mal vide.
Mon héros met à nu mon flanc et voit son cœur
Marcher, comme une Vénus nue,
Sur la plage de chair et enrouler sa natte sanglante.
Dépouillant mes lombes de promesse
Il promet une chaleur secrète.
C’est lui qui tient les fils de cette boîte de nerfs
Glorifiant la mortelle erreur
De la naissance et de la mort, la triste paire de voleurs
Et l’empereur du désir.
Il tire la chaîne, la citerne se vide. »
Dix-huit poèmes
Traduit de l’anglais par Patrick Reumaux
in « Œuvres tome I », Seuil, 1970
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