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Écrivains - Page 67

  • Pascal Quignard, « Leçons de Solfège et de Piano »

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    « L’étude est à l’homme adulte ce que le jeu est à l’enfant. C’est la plus concentrée des passions. C’est la moins décevante des habitudes, ou des attentions, ou des accoutumances, ou des drogues. L’âme s’évade. Les maux du corps s’oublient. L’identité personnelle se dissout. On ne voit pas le temps passer. On s’envole dans le ciel du temps. Seule la faim fait lever la tête et ramène au monde.

    Il est midi.

    Il est déjà sept heures du soir.

     

    Il est des choses qui blessent l’âme quand la mémoire les fait ressurgir. Chaque fois qu’on y repense, c’est la gorge serrée. Quand on les dit, c’est pire encore, car elles engendrent peu à peu, si on cherche à les faire partager par ceux qui les écoutent, qui lèvent leur visage, qui tendent leur visage, qui attendent ce qu’on va dire, une peine ou, du moins, un embarras qui les redoublent. Elles font un peu trembler les lèvres. La voix se casse. J’arrête de parler. Mais alors je commence d’écrire. Car on peut écrire ce qu’on n’est plus du tout en état de dire. On peut écrire même quand on pleure. Ce qu’on ne peut pas faire en écrivant, quand on est en train d’écrire, c’est chanter. »

     

      Pascal Quignard

     Leçons de Solfège et de Piano

     Arléa, 2013

     

     Parution le 2 mai 2013

    Vient de paraître aux éditions Galilée,

    L’Origine de la danse.

  • Carl Norac, « Sonates pour un homme seul »

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    « Les jours de pluie paraissent interminables aux hommes. Les moineaux patientent, pas ces personnes qui comptent les heures où s’écroue le soleil.

    Sur les fenêtres, elles ne peuvent pas entendre, pour la plupart, l’absence de glas de la pluie, cette façon qu’elle a de nous suggérer d’être immortels, même en pure perte. L’horizon se couvre encore davantage. Je marche à Belleville. Nuage au cœur, c’est déjà ça. Je vois un homme errer, qui ne me ressemble pas. Quelques mégots traînent sur le parking. Je les observe. J’ai toujours éprouvé de la tendresse pour les instants perdus. La chambre est libre. Je la prends, me sens moins libre qu’elle, ballotté entre des blocs de pensée, des murmures. La nuit s’écourte. Pas le loisir de signer au dos le compte des amours blessées. Je fais un rêve à la minute. Un peu encombrée, la route des songes. Du monde au balcon, de quoi tomber raide vivant. Le motif, c’est la main qui descend vers Debby, simplement pour danser. Bill Evans au piano revient avec son air de Keaton, ses doigts tissant un ciel jamais couru d’avance. La tempête dehors m’indiffère. Du moment que la nuit se prolonge, le temps d’une valse pour Debby. »

     

    Carl Norac

     Sonates pour un homme seul

     L’Escampette, 2008

     

     Bill Evans trio : http://www.youtube.com/watch?v=dH3GSrCmzC8

     

     Quinzième page pour fêter les vingt ans de L’Escampette

     

  • Walter Siti, « Leçons de nu »

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    « Le nu masculin a pour caractéristique d’être inépuisable : non seulement dans le sens où sa traduction ou sa paraphrase est nécessairement infinie (il en va de même de tout objet pourvu qu’on l’approche suffisamment), mais parce qu’il donne l’impression de contenir en lui toutes les choses possibles. De chaque point de sa superficie partent des rayons qui atteignent toutes les choses du monde et les rapportent, en concentré, dans la trame du corps. Je sais que l’irrésistible solarité du “muscle Australie” n’apparaîtra à personne comme elle m’est apparue à moi, mais je peux vous rapprocher de la vérité si je vous demande d’imaginer une chose qui, à chaque instant, vaille comme un substitut du monde. Un gros chien blanc et noir courait entre la terrasse et les rochers, la mer levait comme un pain bleu, je pensais “Saint Bernard : quelle différence entre le chien et le saint”, une mouette lâchait un filament luisant — et tout cela était compris dans l’ombre entre le muscle extenseur et la grande fémorale, sur les cuisses aperçues de profil avant qu’il se rassoie à table pour démarrer l’après-midi (comme un starter, l’éclair de lumière fraise lancé par la fente du short en rayonne). Tout en était soulevé, magnétisé. À table il parlait de Gelli qu’il avait connu avant qu’il devint célèbre ; parce que le propre de l’antimonde est de s’insinuer à l’improviste dans les plis du monde normal. L’infini en acte est un paradoxe qui récapitule l’univers et, en le récapitulant, le détruit ; l’univers doit repartir du début, et Achille dépasser d’innombrables tortues. À chaque nu qui se révèle on reçoit en pleine figure le vent que soulèvent les formations à basse altitude des anges rebelles : tout ce qu’ils frôlent devient désert. »

     

     Walter Siti

     Leçons de nu

     Traduit de l’italien par Martine Segonds-Bauer

     Coll. Terra d’altri, Verdier, 2012

     

  • Jacques Borel, « Ombres et dieux »

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    « Le chant, c’est l’homme, et qui d’autre l’aurait, cette voix, donnée aux dieux ?

     

    L’homme est chant, le plus frustre, le plus démuni même, ou je voudrais le croire, est chant encore.

     

    Une même voix, celle qui jadis chantait les dieux et qui aujourd’hui, sans l’avouer, lamente leur mort ?

     

    Qu’en est-il, quand meurent les dieux, de ces rites auxquels ils présidaient : la naissance, l’éveil au monde, le sceau des corps, la mort et ce culte qui longtemps prolongeait la présence au monde des en-allés ?

     

    L’invisible trace, pareille à celle des dieux, que dans la plaine de l’air laisse le chant, et comment tant d’êtres, il est aussi dans l’oreille, le cœur, ne s’y seraient-ils pas trompés ?

     

    Seul peut-être le chant rédime : rédimés ceux-là qui au même appeau avec la même passion se prennent.

     

    Plus que les dieux ne le furent jamais, lavés et purs ceux qui, les yeux fermés, dans le bain du chant se jettent et boivent.

     

    Le chant, et qu’a-t-il de commun avec ce bruit uniforme qui des êtres traduit aussi la morne et répétitive uniformité ?

     

    Elles meurent aussi les langues, et seule une langue morte pourrait encore peut-être chanter les dieux morts.

     

    Et s’il n’était pas qu’en l’homme seul, le besoin d’adorer et de servir : le chien et son maître, comme si les bêtes aussi avaient leurs dieux.

     

    Ces chevaux, ces aurochs, ces bisons, ces rennes sur les parois de Lascaux, ne les chantaient-ils pas eux aussi, ces ancêtres du lointain des âges, ou à quels autres dieux, souterrains ou errant au touffu des forêts, dans les constellations à demi visibles peut-être, allaient leurs obscures grâces ou leurs suppliques, allait leur chant ? »

     

    Jacques Borel

     Ombres et dieux

     L’Escampette, 2001

     

    Quatorzième page pour fêter les vingt ans de L’Escampette

  • Manuel António Pina, « Quelque chose comme ça de la même substance »

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    La poésie va

     

    « La poésie va finir, les poètes

    seront employés à des postes plus utiles.

    Par exemple, comme observateur de moineaux

    (tant que les moineaux ne

    finiront d’exister). J’ai eu cette certitude aujourd’hui

    en entrant dans une administration.

    Un monsieur myope accueillait lentement

    au guichet ; et je demandai “Qu’est-ce qu’un seul poète

    a fait pour ce monsieur ?” Cette question

    m’a tellement affligé à l’intérieur et

    à l’extérieur de ma tête que j’ai dû recommencer à lire

    toute la poésie depuis le commencement du monde.

    Une question dans une tête.

    — Comme une couronne  d’épines :

    voyez-vous où l’auteur veut en venir ? — »

     

    1966

     Manuel António Pina

     Quelque chose comme ça de la même substance

     Anthologie traduite du portugais par Isabel Violante

     L’Escampette, 2002

     

     Treizième page pour fêter les vingt ans de L’Escampette

  • Ludovic Degroote, « Monologue »

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    « probable qu’une façon de se supporter à travers son passé c’est d’en faire quelque chose qui soit une capacité à vivre avec soi, sinon on se tuerait chaque jour

     

    cela m’apparaît si simple et si compliqué que je ne sais plus comment regarder les choses ni comment les vivre, si elles sont vivables ni même si je peux les regarder, car cela me demanderait de vivre avec tout ce que j’ai enfoui, or, comme je les ai enfouies, c’est parce que je pensais ne pas vivre avec elles, à l’instant où je croyais encore, dans l’illusion qu’il m’aurait été permis de choisir, que je pourrais vivre en les abandonnant

     

    alors je continue à voir ma vie comme si j’étais à côté parce qu’y pèse toujours quelque chose qui manque

     

    cette impression d’être brisé, qui est une exagération, puisqu’elle n’a officiellement rien supprimé de ma vie, je retombe dans une forme d’enfance à partir de quoi il me semblerait pouvoir recommencer, si je comblais les manques

     

    depuis mon adolescence j’essaie de rationaliser ce qui peut l’être pour tenter d’échapper à moi-même, je n’y arrive que par fragments, à la manière dont on s’atteint à travers ce qu’on vise, parce que, si on se rate, on touche à quelque chose d’autre de soi »

     

     Ludovic Degroote

     Monologue

    Champ Vallon. Coll. Recueil, 2012

  • Rafael José Díaz, « Le Crépitement »

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    les sept gorges

     

    « Le volcan n’est pas un rêve. Nous en avons fait le tour

    toi et moi, par les sept gorges sous le soleil

    qui tournait plus lentement que nous.

     

    Le volcan ne dormait pas. Il tenait compagnie

    aux pas entre les fleurs, aux étreintes furtives

    comme des incendies au bord d’un autre ciel.

     

    Tu découvris pour moi deux oiseaux

    qui conversaient embrasés sur les branches

    brûlantes du feu ancien du volcan.

     

    Le soleil ou l’œil ou le cratère

    jetaient leur lumière et absorbaient

    la seule lumière jetée par les paupières du rêve.

     

    Paupières,

    tes paupières,

    prises au rêve des miennes.

     

    Comme la toile d’araignée

    que nous vîmes résister à la brise,

    à la présence obscure du volcan,

    de même, les fines paupières

    cherchaient dans l’air le centre intact

    de la vie et de la mort.

     

    Demeure secrète de l’amour, où

    tu  accourais de très loin, du centre

    d’une toile tissée entre le soleil et le néant.

     

    Il n’était pas un rêve, le volcan. Par les sept gorges

    la lumière nous disait qu’il n’était pas un rêve

    l’amour, que les yeux verraient d’autres lumières à l’ombre du rêve. »

    traduit par Guy Rochel

     

    Rafael José Díaz

    Le Crépitement

    Préface de Philippe Jaccottet

    Traductions de l’espagnol par Jacques Ancet,

     Bernard Banoun, Roberto San Geroteo,

     Claude Held, Guy Rochel

     Bilingue

    L’Escampette, 2007

     

    Douzième page pour fêter les vingt ans de L’Escampette

     

  • Jean-Claude Martin, « Tourner la page »

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    « L’homme caressait les chevilles, les mollets, les genoux de la jeune femme. Une érection pour rien. Elle semblait lui en vouloir d’une trahison ancienne. Il palabrait, promenait sans arrêt ses mots sur sa peau. La perdait irrémédiablement dans ce soir d’été. À un moment, il aventura la main sous sa robe. Elle le laissa faire, puis se leva et l’abandonna au bord de la rivière. Petite douleur d’un soir si doux…

     

     

    Elle avait de bien beaux seins. Qui m’empêchaient de voir son âme. Et sont plus agréables à caresser. Qui aimons-nous quand nous aimons ? Nous avons tant besoin d’être bernés. Derrière notre peau, quoi ? L’illusion seule est notre espoir. Et que l’air du matin ait toujours l’air du premier matin du monde… »

     

     Jean-Claude Martin

     Tourner la page

     L’Escampette, 2009

     

    Onzième page pour fêter les 20 ans de L’Escampette

    en revenant & en rêvant de Chauvigny

  • Jean Rodier, « En remontant les ruisseaux »

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    « Je me souviens aussi des rivières qui n’existent pas, que j’ai visitées en rêve, dans une extension de territoires bien réels indétectable à l’état de veille. De tel modeste exutoire d’étang du Seuil du Poitou, j’ai fait un ru cascadant, qui creusait dans les parties molles du bois des refuges pour le vairons, les truites et les perches. Dans un pli du paysage je lui ai découvert un affluent que j’ai plusieurs fois remonté sans jamais parvenir à sa source. Je revenais le visiter, le reconnaissais, y pêchais, y retournais enfant aux jambes griffées par les épines noires et les ronces. Mes rêves m’y ramenaient avec une telle fidélité qu’il m’arrive de douter de leur inexistence. Je pourrais les décrire, les dessiner, énoncer les poissons que j’en ai extraits, ceux que j’ai ratés, les sentiments et les sensations qu’ils m’ont procurés. Les rivières sont le fond de l’esprit où nagent les rêves.

    […]

    Ne plus faire que ça, se promener au bord du ruisseau, pêchant, ne pêchant pas. Ruisseau, élément presque complet pour l’homme (quoique moins que pour la loutre) : herbes des rives, eau claire et truites — ne manquent que le pain et le sel, quelques œufs, un jardin, les maigres fruits de Margeride.

    Toute une vie attachée à décrire ce ruisseau, en tous ses accidents et figures, tous ses habitants, ses crues, ses étiages, sa couleur, sa température et sa force, se changements selon l’heure, la lumière, les météores, chaque péripétie des saisons, l’empreinte de rat, de vache, de loutre, de chèvre, d’oiseau, traces de serpent et de vers, les animaux qui s’y désaltèrent, ce qui s’y reflète, sa flore, son goût… »

     

    Jean Rodier

    En remontant les ruisseaux sur l’Aubrac et la Margeride

     L’Escampette, 2010


    Dixième page pour fêter les 20 ans de L’Escampette

  • Hélène Lanscotte, « Rouge avril »

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    « Toute tachée, dans les framboises il y a des fées, elles prennent les fruits pour des paniers, elles y fourrent tout à l’intérieur, leurs provisions et leurs amants, les fées ont des amants et personne ne l’a jamais dit, on ne sait pas à quoi ils ressemblent, ce ne sont ni des lutins ni des princes, peut-être que ce sont aussi des fées, toute tachée, même la robe, a essuyé ses mains dessus, a laissé des traînées, des ronds, des carrés, tous tachés les doigts et le cœur à se faire gronder, n’a pas honte, et les vaches non plus toutes tachetées — mets tes mains pour te cacher, mets ton corps, ferme les yeux, toute tachée ta présence sur le fond lumineux, tu auras essayé de croquer, tâche au moins de boire sans dégoutter, tout ce vin sur ta robe immaculée, tout ce clair comme un fait exprès, il n’y a plus qu’à frotter, frotter et refrotter jusqu’à  ce qu’il y ait un trou, disparais dans le trou, il y a bien des rougeurs qui montent au front des poissons, cache-moi ces taches de rousseur. »

     

     Hélène Lanscotte

     Rouge avril

     L’Escampette, 2011

    Neuvième page pour fêter les 20 ans de L’Escampette

  • Lorine Niedecker, « Louange du lieu »

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    Nuit d’automne

     

    « Zézaiements et zizanie

    de feuilles sèches

    “Dis-moi tout

    de la rainette des bois”

    Ami

     

    dont le petit garçon

    marche maintenant

    “Nuit sans étoile”

    remémore les étoiles

    ces scintillantes causeries


    *


    Ciel

    favorable

     

    pour filer

    en ville dans la foule

    mon chez-moi

     

    et Bashô

    dans la tête »

     

     Lorine Niedecker

    Louange du lieu et autres poèmes

     traduit de l’américain  par Abigail Lang,

     Maïtreyi & Nicolas Pesquès

     Corti, 2012

  • François Gastineau, « Le Temps des ersatz »

    François gastineau,le temps des erzats,l'escampetteFidèle vassal

     

    Sur la route qui monte en bordure du bois du château, tu peux prendre après un kilomètre, sur la droite, une petite route en creux par rapport aux deux haies qui l’encadrent, c’est la route de Campdos. C’est un nom bien étrange qui évoque une quelconque origine espagnole et pourtant nous sommes dans le nord de la France. C’est une route qui monte sur le plateau en partant de la vallée et qui passe par des fermes, des grandes et des petites. Parfois, tu t’extasies devant les murs de telle ou telle bâtisse, en brique ou en torchis, toute rouge ou toute blanche, au sortir d’un virage derrière les haies de noisetiers, de mûriers, avec une pelouse verte et des massifs en fleurs, parfois tu pourrais voir surgir un guerrier médiéval, avec heaume et épée, d’un mur à colombages en train de s’écrouler ou d’un toit en ardoise dont on voit la charpente à demi-effondrée. La route ressemble, au fur et à mesure des virages qui s’enchaînent, au chemin creux qu’elle fut tout au long de l’histoire et toi, tu t’y croirais. Quand fait-on la guerre ? Hainaut, Brabant, Artois, où sont vos oriflammes ? Et puis, à peine le temps de rêver de batailles et de gloire, tu te retrouves là-haut sur la route du plateau. Tu vois les champs de maïs, tu vois les champs de blé tout jaunes et tout coupés, la moisson déjà faite. Et tu vois des tracteurs qui travaillent tout au loin et tu vois des chevaux. Sur la route toute droite filent les estafettes. C’est le temps des récoltes. Tout le travail des champs de l’année écoulée se joue en ce moment. Tous les villages s’activent. Et toi qui rêvais de batailles et de gloire. Et puis soudain, en bordure d’un champ, tu vois une petite route avec un petit panneau “route de Camp d’Ost”. Et là tu ressouris. Où sont les oriflammes ? Brabant, Hainaut, Artois ! Seigneur, sus à l’ennemi, je suis le fidèle vassal.

     

    J’imagine facilement avoir écrit cette lettre il y a plus de trente ans alors que je parcourais à vélo les routes du Vexin dans l’enthousiasme de la découverte. Cette lettre à mon père, je l’ai écrite hier. »

     

     François Gastineau

     Le Temps des erzats

    L’Escampette, 2007


    Huitième page pour fêter les 20 ans de L’Escampette