lundi, 28 mai 2018
Fabio Pusterla, « Le merle »
DR
« À la clarté de l’aube
s’il siffle,
et si le jour n’est pas plus
qu’une fente grise à l’intérieur du froid,
personne ne peut l’entendre : dans le garage
il fait encore nuit. Sursauts de tôle,
sporadiques. Drapeaux bleus immobiles.
Sur la glace,
un souffle de vent passe, presque un frisson,
un câble d’acier bat. Et s’il fouille
dans le noir des plumes avec le bec, s’il cherche
entre les cailloux une miette, un fil d’herbe verte
peinant dans la fissure,
regarde-le, regarde mieux : voilà, un moteur
tousse derrière le coin,
l’épuisement dure, ponctuel, opiniâtre. Mais le merle
sautille, lève la tête,
s’envole. »
Fabio Pusterla
Deux rives
Traduit de l’italien par Béatrice de Jurquet & Philippe Jaccottet
Préface de Béatrice de Jurquet
Postface de l’auteur
Bilingue
Coll. D’une voix l’autre, Cheyne, 2002
http://www.cheyne-editeur.com/index.php/d-une-voix-l-autr...
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vendredi, 25 mai 2018
Chaïm Grade, « Et de moi vous direz encore »
DR
« … Et de moi vous direz encore :
C’est parmi nous qu’il a vécu,
Comme souterraine une aurore
Sur ses lèvres, tel un fétu,
Flottait l’étonnement muet
D’un enfant, poète perdu ;
Son rire en fusant avouait
Ce que sa douleur avait tu.
Balbutiant une prière
Quand on évoquait son foyer,
Dans ses yeux on voyait briller
Son pays natal, sa rivière.
Ses amis le persécutèrent,
Par sa solitude opprimé
Il disait : “Le bonheur sur terre
C’est être un coteau dans les près.”
Et pourtant il était bourrasque,
Au froid biseau de sa pensée
Son sang laissait d’amères traces
Par son seul sourire effacées.
D’être suspect il a souffert
Plus que du réel âpre et dur —
Rêver le coupa comme verre
Au milieu de son âge mûr.
De moi vous parlerez encore,
Mais moi, pour vous, comme un torrent
Sort des grottes plus transparent,
De mon chagrin, telle une aurore,
Je sourdrai plus étincelant. »
In Anthologie de la poésie yiddish. Le miroir d’un peuple
Présentation, choix et traduction de Charles Dobzynski
Poésie/Gallimard, 2000 (pour cette édition)
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mardi, 22 mai 2018
Carl Rakosi, « Amulette »
DR
« La déclaration de Pierrot
Je vais répudier ma pureté maintenant
et trouverai mon art en d’autres hommes
avant de finir comme une chandelle
dans la chambre d’une vieille fille.
J’en ai assez d’user mon siège
à regretter de n’être pas Shakespeare
et à essayer de faire que ma lecture
s’approche d’un âge comme le souvenir
du visage d’une mère, en restituant faiblement
ici une dent et là un sourire
ou en pinçant un luth
et en chantant un madrigal
Ce n’est pas le moment
de se pencher sur le passé. »
Carl Rakosi
Amulette
Traduction de l’américain : Philippe Blanchon en compagnie d’Olivier Gallon
Suivi d’un entretien avec Carl Rakosi
La Barque, 2018
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vendredi, 18 mai 2018
W. G. Sebald, « Les émigrants »
DR
« Nous partions aussi à la campagne, les jours où il faisait particulièrement beau, pour découvrir le règne végétal ou, sous prétexte d’herboriser, nous occuper tout simplement à ne rien faire. Pour ces sorties qui avaient lieu le plus souvent au début de l’été, il arrivait que se joignît à nous le fils du coiffeur et “croque-mort” Wohlfahrt, qui passait pour n’avoir pas toute sa tête. D’âge indéterminé et d’une humeur infantile et toujours égale, ce grand échalas que personne n’appelait jamais autrement que Mangold, vocable qui désigne à la fois un prénom et ce légume filandreux qu’est la bette, était aux anges quand il pouvait nous accompagner, nous qui n’étions même pas encore adolescents, et nous faire la démonstration que, bien qu’incapable de venir à bout du calcul le plus élémentaire, il était en mesure de dire à quel jour de la semaine correspondait n’importe quelle date prise au hasard dans le passé ou le futur.
Ainsi, si l’on disait à Mangold que l’on était né le 18 mai 1944, il répondait aussitôt que c’était un jeudi. Et quand on essayait de le mettre à l’épreuve en lui posant des questions plus difficiles, comme la date de naissance du pape ou du roi Louis, il nous disait illico qu’il s’agissait de tel jour ou de tel autre. Paul, qui lui-même était excellent mathématicien et de surcroît très bon en calcul mental, essaya des années durant, en le soumettant à toutes sortes d’expériences et de tests sophistiqués, de percer le secret de Mangold. Mais autant que je sache, ni lui ni personne n’y parvint jamais, pour la simple raison que Mangold ne comprenait presque rien aux questions qu’on pouvait lui poser. »
W. G. Sebald
« Paul Bereyter », in Les Émigrants — 1992
Traduit de l’allemand par Patrick Charbonneau
Actes Sud, 1999
Max Sebald est né le 18 mai 1944.
Bon anniversaire Max.
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jeudi, 17 mai 2018
Patrick Varetz, « Rougeville »
DR
« Oui. Pourquoi continuer de m’appeler Rougeville puisque les âmes, ici, à l’instar des façades des maisons qui les abritent, semblent accepter comme une fatalité l’idée de devoir noircir ? Les crises se succèdent, leurs effets s’additionnent, et la contamination gagne. Comment pourrait-il sérieusement en être autrement ? Dois-je vous rappeler les scores réalisés par les tenants de l’extrême droite lors des trois dernières élections ? Autrefois, on vous envoyait au fond de la mine – parfois dès votre plus jeune âge –, et le maigre salaire que vous en rapportiez, tous les quinze jours, servait à alimenter l’économie locale. Mais qu’en est-il à présent, quand il y a de moins en moins de travail et aucune perspective ? Pour exister c’est comme partout : les gens n’ont de cesse de courir confier leur argent – celui bien souvent de l’allocation chômage ou des minima sociaux – aux grandes enseignes du commerce mondialisé (celles-là même qui répandent le vide autour d’elles). Au siècle dernier et au siècle d’avant, les puissants qui nous faisaient courber la tête habitaient encore de grandes maisons sous les fenêtres desquelles ont pouvait – les cas échéant – aller défiler pour hurler sa colère. Mais aujourd’hui, vers qui se tourner ? On ignore jusqu’à l’endroit où se cachent ceux qui nous ont abandonnés. C’est sans doute pour cela que chacun peu à peu se replie dans le silence, occupé – faute de mieux – à cultiver la haine de l’étranger qu’il a cessé d’être. Oui. Car c’est soi-même que l’on apprend à détester. […]
Passé la quarantaine, je m’étais finalement mis à écrire de la littérature avec les mots d’un autre. Chaque phrase que j’alignais à la suite des précédentes, avec le sentiment d’avancer au jugé, venait résonner étrangement à mon oreille (comme une langue inconnue). Jamais de tels propos, animés par de telles pensées, ne me seraient un jour sortis par la bouche. Alors que je prenais un malin plaisir à retourner fouiller parmi les ténèbres de mes origines, je devenais pour toujours – comble de l’ironie – étranger à moi-même. Sur la base de quelques souvenirs décousus, je m’ingéniais, d’un livre à l’autre, à reconstituer l’apparence d’une existence cohérente (et je m’inventais, pour faire bonne mesure, un personnage en capacité d’incarner cette fiction). Je déballais tout, la faiblesse de caractère de mes parents, leur propension au renoncement et à la défaite, la violence et la folie qui marquaient leur destin, n’hésitant jamais – en l’espèce – à grossir le trait, et donc à le noircir. La seule chose au fond que je m’interdisais, c’était de situer l’action à Rougeville (tant j’étais convaincu que l’évocation de ma ville natale ferait figure de lieu commun). »
Patrick Varetz
Rougeville
La Contre Allée, 2018
en complément, https://www.humanite.fr/le-bassin-minier-vu-par-de-rougeville-marles-les-mines-654566
17:04 Publié dans Écrivains, Édition, Livre | Lien permanent | Tags : patrick vartez, rougeville, la contre allée
mardi, 15 mai 2018
John Keats, « Lorsque me vient la peur de pouvoir cesser d’être »
par Joseph Severn, 1819
« Lorsque me vient la peur de pouvoir cesser d’être
Avant que ma plume ait glané mon fertile cerveau,
Avant qu’en haute pile les livres, imprimés,
Enserrent, greniers pleins, la récolte bien mûre ;
Lorsque sur la face étoilée de la nuit j’aperçois
Les immenses symboles nuageux d’une grande épopée,
Et pense que peut-être je ne vivrai assez
Pour en tracer les ombres de la main magique du hasard ;
Et puis lorsque je sens, belle créature d’une heure,
Que sur toi mon regard ne se posera plus jamais,
Que jamais plus je ne goûterai au pouvoir féérique
De l’amour sans souci ; alors sur le rivage
Du vaste monde, seul je demeure et songe
Le temps qu’Amour et Gloire s’abîment au néant. »
22-31 janvier 1818
John Keats
Seul la splendeur
Traduit de l’anglais et présenté par Robert Davreu
Ophée, La Différence, 1990
19:20 Publié dans Écrivains, Édition | Lien permanent
dimanche, 13 mai 2018
Emmanuel Merle, Philippe Agostini, «Démembrements»
« Rien, presque
La pierre, on la croyait à fleur de sol,
on la déloge, avec une pioche,
c’est la mémoire, terreuse, encore humide
de ce qui s’est passé. Rien, presque.
On laisse un trou qui ne se comble pas,
et le ciel le regarde, s’en ferait une orbite
supplémentaire. Toutes les mémoires
de tous les hommes, tous les yeux du ciel.
Et le ciel, que voit-il, augmenté de ma mémoire ?
Rien, presque. De l’électricité de faible
ampérage, au fond du trou. Des formes
simples qui crieraient silencieusement
comme les nuages lorsqu’ils se désagrègent
ou semblent s’entredévorer.
Ma mémoire n’a que des rapports humains
minéralisés. Et pourtant mon visage recrée
quelquefois la sensation d’avant :
la barbe de mon père,
une broussaille, quelque chose qui dure
puisque c’est encore là, possible. Ou
ce cheval heurté de face, tête à tête,
et le claquement derrière mon front.
Ou la main d’un enfant sur ma paupière,
oui, ça revient facilement, je saisirais
presque le doigt. Presque. Ce serait saisir
la lumière, comme on saisirait tout le bleu
d’un monde, d’un seul rapt.
Étranges cicatrices de l’esprit.
Cette capacité de déchirure qu’elles ont,
sur des visages aimés et incompréhensibles,
souvenirs de visages
tendus vers le vide, le sans-retour.
Aimer, c’est quoi ? Accepter l’assemblage
nécessaire et étrange d’un visage.
Souvent presque rien, presque. Un magma
encore tiède au bas de la pente.
Où est cette maison qui est moi,
qu’avec moi d’autres ont habitée ?
Ce rien pourtant devrait être une terre,
une presqu’île qu’on rejoint encore, parfois,
à marée basse,
sous la nuit. »
Emmanuel Merle
Démembrements
Peintures de Philippe Agostini
Voix d’encre, 2018
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vendredi, 11 mai 2018
Adèle Nègre, « Résolu par le feu »
« Longeant la rive
tu parles folle
la langue du geste
un théâtre à l’envi
elle chante sur le champ
où tu vis tu titubes ou
appelle cela danser
assertive ou tue
ivre remue
et entre
dérive rien
Vent qui retourne les pierres
qui retournent le vent qui rend visible
le qui-vive
la face à vif la vie d’affût
le vent aiguise la haie
lame si je vais au jardin c’est pour sentir
dans les plis de l’air
l’air même qui emplit mon air ouvrir
les dessous de l’œil solaire
les rais pénétrer l’impénétrable
J’ai taillé les sauges
spirales orageuses couleurs bataille
dans l’herbe constrictive
sauges torses à l’image du temps
les tenailles très hautes gris de Payne
un miroir de plus
ses feuilles noir de Mars au revers »
Adèle Nègre
Résolu par le feu
Préface d’Alexis Hubert
Bruno Guattari éditeur, 2018
16:32 Publié dans Écrivains, Édition | Lien permanent | Tags : adèle nègre, résolu par le feu, alexis hubert
mercredi, 09 mai 2018
Séverine Jouve, « Les chercheurs de lumière »
DR
« La bibliothèque représentait pour moi bien davantage qu’un simple outil de recherche. Et je pensai aux différentes façons de l’aborder et d’en vivre le rayonnement. Je ne parle pas de cette recherche distraite et furtive d’un livre qui, sans vraie exigence, n’est qu’un vain refus de l’ennui. Mais de l’attente instinctive, espérée comme un vœu qui, sans objet préconçu, nécessite une forme de ferveur. Trouver ce que l’on attendait sans ne rien en attendre au préalable, voilà bien la vraie rencontre, à laquelle il importe peu de donner sens.
Adossé au monde, le Pavillon des livres est un espace isolé et circonscrit, mais qui n’entend pas se priver des pulsions de l’existence. À sa porte tombe toute rumeur, mais il appelle le même silence chuchotant que le jardin clos.
Le Pavillon des livres est bien davantage qu’une destination, comme le sont la terrasse aux aromates ou la chambre des armoires. Il est laboratoire et non simple réservoir. Mûrement réfléchi, corrigé comme l’épreuve par la main du poète, il est cet univers de la vie intense et lente, condensé jusqu’à l’expression d’une vérité particulière, mais propre à chacun.
Le Pavillon des livres représente l’illusion nécessaire pour qui veut connaître l’infinie patience du désert. Édifié en marge, il symbolise cette mise à l’écart de soi que suppose toute création. Il ouvre à la possibilité du pur cheminement qui s’entreprend en solitaire – et avec obstination –, contre le mutisme du monde.
Le Pavillon des livres est une architecture édifiée avec des mots, inutile à “l’homme du monde” mais nécessaire à celui qui a choisi de vivre sa vie jusqu’au dépassement. Il est cet espace risqué du retranchement où s’annulent temps et histoire. Il est cette chambre où se concentre le désir mais où s’accentue la dispersion. »
Séverine Jouve
Les chercheurs de lumière – Révolutions minuscules
Préface de François Dominique
Coll. Amarante, L’Harmattan, 2018
17:08 Publié dans Écrivains, Édition | Lien permanent | Tags : séverine jouve, les chercheurs de lumière, françois dominique, l'harmattan
lundi, 07 mai 2018
Gérard Haller, « mbo »
DR
« […]
et la girafe zarafa et
la bête aux joues rouges de zara-
thoustra
oh et la chatte qui a vu jacques
derrida la voir le voir tout nu
oui tout chose d’être regardé
comme une bête lui aussi et
son chéri hérisson
vois : divin et pas / tout le méli-
mélo des corps oui tout l’innommé
peuple depuis toujours qui vient / es-
pèce par espèce et genres fa-
milles sous-familles et tout ce qui
s’ensuit et toujours de nouveau re-
lance tous les souffles
vois mbo : tous les animaux ici
avec nous qui s’essouflent et multi-
plient comme ça le ciel
tout ce qui vit tout ce qui a peur
la nuit et meugle miaule ulule
hurle brait brâme etc. et
appelle
mowgli tu te souviens et le mo-
queur des savanes et tout ça
le solitaire et le ver de terre
le ver luisant et le ver à soie né
bombyx mori et le nécrophore
fossoyeur
le lamie tisserand de son vrai
nom lamia textor
le messager sagittaire dit
le serpentaire dit le secré-
taire des serpents et l’oiseau maître
ès ritournelles des forêts plu-
vieuses d’australie dit sceno-
poïetes
[…] »
Un autre extrait ici : http://poezibao.typepad.com/poezibao/2018/04/anthologie-p...
Gérard Haller
mbo
Harpo &, 2018
http://editionsharpo.blogg.org/
12:02 Publié dans Écrivains, Édition | Lien permanent | Tags : gérard haller, mbo, harpo&
samedi, 05 mai 2018
Joseph Roth, « Le chêne de Goethe à Buchenwald »
DR
« […] D’abord Buchenwald ne s’est pas toujours appelé ainsi mais Ettersberg. Sous ce nom, il était autrefois célèbre parmi les spécialistes d’histoire de la littérature : Goethe avait coutume d’y rencontrer fréquemment Madame von Stein ; sous un beau vieux chêne.
[…]
Devant ce chêne passent chaque jour les détenus du camp de concentration ; c’est-à-dire : on les y fait passer. Vraiment ! On colporte de fausses informations sur le camp de concentration de Buchenwald ; on pourrait dire d’horribles commérages. Il est, me semble-t-il, temps de ramener cela à sa juste mesure : au chêne sous lequel Goethe s’est assis avec Madame von Stein – et qui grâce à la loi pour la protection de la nature pousse encore –, jusqu’à présent, à ma connaissance, pas un seul des détenus du camp de concentration n’a été “attaché” ; bien plutôt aux autres chênes qui ne manquent pas dans cette forêt. »
Dernier texte de Joseph Roth, avant sa mort, le 2 mai 1939.
Joseph Roth
Poème des livres disparus & autres textes
Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Boyer & Silke Hass
Héros-limite, 2017
http://www.heros-limite.com/livres/poeme-des-livres-dispa...
18:44 Publié dans Écrivains, Édition | Lien permanent | Tags : joseph roth, poème des livres disparus & autres textes, jean-pierre boyer, silke hass, héros-limite
jeudi, 03 mai 2018
Du Fu, « Je cherche des fleurs en marchant seul au bord de la rivière »
« Ne croyez pas que j’aime les fleurs jusqu’à en mourir ;
Je crains de vieillir plus vite si les fleurs sont fanées.
Les rameaux chargés se brisent bien plus facilement ;
Que les bourgeons s’ordonnent pour éclore lentement ! »
Je cherche des fleurs en marchant seul au bord de la rivière est composé de 7 quatrains, celui-ci est le dernier.
Du Fu (Tu Fu) — 712 - 770
« La dynastie des Tang »
Traduit, présenté et annoté par Florence Hu-Sterk
In Anthologie de la poésie chinoise
La Pléiade, Gallimard, 2015
12:07 Publié dans Écrivains, Édition | Lien permanent | Tags : du fu, je cherche des fleurs en marchant seul au bord de la rivière, lorence hu-sterk, anthologie de la poésie chinoise, la pléiadegallimard