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Édition - Page 27

  • Épouse de Dai Shiping, « Poème d’adieu »

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    Fragment de fresque en stuc polychrome, Dynastie Song, Chine.. DR

     

    « Malgré mon talent et ma sagesse

    Fille de triste destinée

    Je ne trouve aucun moyen de te garder

    Je froisse cette feuille magnifique

    J’y couche mon désespoir et ma détresse

    Le long du chemin les saules dansent

    Ma mélancolie grandit sans cesse

     

    Comment pleurer sur ma mauvaise destinée ?

    Ma vie est détruite

    À cause de ma légèreté.

    Te souviens-tu de nos serments sous la lune ?

    Ce n’était pas un rêve.

    Si à l’avenir tu reviens

    N’oublie pas de rendre visite à notre chambre

    Et de verser une coupe de vin sur ma tombe. »

     

    On ne connaît pas le nom de l’auteur qui était la fille d’un riche commerçant de la province du Jiangxi, non loin de Shangaï. Un jour, le lettré Dai Shiping voyageait dans cette province et rencontra cette charmante jeune fille qui tomba amoureuse de lui et l’épousa. Trois ans après, tourmenté par sa première épouse et ses enfants dans son pays natal, Dai voulut quitter Jiangxi et avoua qu’il était déjà père de deux enfants. Le riche commerçant se mit en colère et la poétesse essaya de le calmer. Saluant le départ de son mari Dai, la poétesse lui offrit son coffre de toilette et ce poème d’adieu.

     

    Épouse de Dai Shiping – Dynastie Song du Nord, 960-1279

    In Femmes poètes de la Chine

    Traduction, annotations et calligraphies de Shi Bo

    Le Temps des Cerises, 2004

    https://www.letempsdescerises.net/?product=femmes-poetes-de-la-chine

  • Sou Che (Su Tung Po), « Sur l’air “Chanson de l’immortel de la grotte” »

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    « Ses os étaient de jade ;

    Sa chair un frais cristal de glace, sans une goutte de sueur.

    Le vent emplissait d’un parfum secret tout le palais au bord de l’eau.

    Quand s’écartait le store brodé, le clair de lune nous épiait.

    Pas encore endormie, elle appuyait sur l’oreiller sa chevelure en désordre.

     

    Je me levais pour saisir sa main de soie.

    Aucun bruit à la porte du pavillon.

    Parfois, on voyait une étoile filante traverser la Voie Lactée.

    Je demandais : “Où en est-on de la nuit ?”

    “C’est déjà la troisième veille.”

    Les flots dorés de la lune pâlissaient ; les étoiles du Cordeau de Jade* s’inclinaient.

    Nous calculions sur nos doigts quand viendrait le vent d’Ouest**.

    Et pourtant, nous ne parlions pas des années,

    Qui secrètement s’échappent. »

     

    * La queue de la Grande Ourse, qui tourne autour du Pôle avec les saisons.

    ** L’automne

     

    Sou Che (Su Tung Po) — 8 janvier 1037- 24 août 1101

     Traduit du chinois par O. Kaltenmark

    In Anthologie de la poésie chinoise classique

    Sous la direction de Paul Demiéville

    Gallimard, 1962, rééd. Coll. Poésie/Gallimard, 2000

  • Li Qingzhao, « Sheng Sheng Man »

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    Zhao Bingzhen, Musée du Palais, Pékin

     

    « Chercher chercher,

    seule seule toujours,

    triste triste toujours.

    Tantôt chaud tantôt froid :

    guérir est difficile.

    Avec deux ou trois verres de vin doux,

    comment résister à la violence du vent nocturne ?

    Des oies sauvages passent :

    chagrin renouvelé,

    voilà de vieilles connaissances.

     

    Terre jonchée de chrysanthèmes,

    corolles desséchées.

    Qui voudrait en cueillir encore ?

    À la fenêtre toute seule,

    comment tuer le temps jusqu’à la nuit ?

    Platane sous la pluie fine,

    la nuit tombe, dian-dian, di-di*.

    C’est comme ça :

    en un seul mot : chagrin. »

     

    * goute à goutte

     

    Li Qingzhao – 1084-1151

    In Poèmes à chanter Tang & Song

    Traduits et présentés par Yun Shi & Jacques Chatain

    Coll. Morari, éditions Comp’act, 1988

    un autre poème de Li Qingzhao sur ce blog : http://www.unnecessairemalentendu.com/archive/2016/02/08/li-qingzhao-le-printemps-est-venu-5757284.html

  • Tu Long, « Propos détachés du Pavillon du Sal »

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    Anonyme, Portait d’un lettré. Peinture, couleurs sur soie. XIe siècle, dynastie des Song du Nord. Musée du Palais, Taipei

     

    « Se pencher sur son reflet solitaire dans un étang et s’amuser à regarder les poissons agitant l’eau de leurs bonds.

    Suivre dispos et nonchalant les détours d’un sentier et voir soudain une pousse d’orchidée sortir de terre.

    La perfection existe dans l’infime et le plaisir n’en est que plus fort.

     

    Épanouir ses talents et ses vertus comme de jeunes fleurs, jardin printanier sous une brise ensoleillée.

    Porter ses cheveux blancs comme un arbre ses feuilles rougies, forêt automnale au paysage encore plus somptueux. »

     

    Tu Long – 1542-1605

    Propos détachés du Pavillon du Sal

    Traduits du chinois & présentés par Martine Vallette-Hémery

    Séquences, 2001

    http://www.alidades.fr/sequences.html

  • Li Ho, « Servez le vin »

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    Grande jarre à tête anthropomorphe (détail), culture de Majiayao. Chine du Nord, fin du IIIe-début du IIe millénaire avant notre ère. Terre cuite chamois, décor peint. Musée Guimet, Paris

     

    « Lourd lapis-lazuli

    Ambre sombre et puissant.

    Le vin quand il jaillit des tonnelets

       tombe comme un collier de perles rouges.

    Dragon à la vapeur phénix rôti

       larmes grasses de jade qui ruissellent

    Tapisseries brodées rideaux de gaze

       conservent les parfums à l’intérieur.

    Flûte d’os de dragon

    Tambours en peau d’iguane

    Chantent les dents brillantes

    Dansent les tailles fines.

    Surtout dans le vert tendre du printemps

       dans la lumière de ce crépuscule

    Quand une averse de fleurs de pêchers

       tombe sur terre comme une ondée rouge.

    Buvez buvez toujours je vous adjure

       buvez enivrez-vous la vie entière :

    Il n’y a plus personne désormais

       qui verse sur la tombe de Liu Ling un peu de vin* »

     

    * Liu Ling, célèbre jouisseur du IIIe siècle, avait demandé qu’on l’enterre avec des gourdes de vin. Mais, plus de cinq cent ans après sa mort, plus personne ne survit pour entretenir sa tombe et lui donner à boire. (NDT)

     

    Li Ho – 791-817

    In Ombres de Chine – Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue

    Choix, traduction et commentaire par André Markowicz

    Inculte / Dernière marge, 2015

    http://www.inculte.fr/catalogue/ombres-de-chine/

  • Yuefu anonyme, « Ballade des papillons »

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    Anonyme, Fleurs et papillon, Dynastie Ming

     

    « Les papillons folâtrent dans les jardins de l’est.

    Au troisième mois, où vont-ils rencontrer des hirondelles qui en nourriront leurs petits ?

    Ils me rejoignent parmi les luzernes ;

    Ils m’assistent quand je pénètre dans les profondeurs du Palais Pourpre*.

    Ils s’y déplacent à l’entour des chapiteaux et des colonnettes.

    Les passereaux arrivent alors pour banqueter ;

    Ils viennent pour donner la becquée à leurs oisillons,

    Hochant la tête en battant des ailes.

    Où volettent-ils ? Où volettent-ils donc ? »

     

    * Palais Impérial. C’est aussi le nom de la Cité interdite, d’une constellation qui couvre une région voisine du pôle nord céleste, empiétant sur la Grande Ourse, la Girafe et le Dragon. On nomme aussi le sternum de cette façon.

     

     Yuefu** anonyme

    Dynastie des Han, 206 av. J.-C. – 220 après J.-C

    traduit du chinois par Rémi Mathieu

    Anthologie de la poésie chinoise

    La Pléiade, Gallimard, 2016

     

    ** Le Yuefu, Bureau des musiques, est un genre poétique chinois typique de la dynastie Han. À l’origine le Yuefu est une chanson populaire anonyme, il deviendra un genre très prisé par les lettrés.

     

  • Yang Wan Li, « Pour remercier Wu Te hua, commissaire du thé de Chian chow, qui m’a envoyé une nouvelle édition d’un recueil de Su Tung po* »

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    Ma Yuan (actif 1190-1225), Promenade sur un sentier de montagne au printemps (détail), peinture, encre et couleurs sur soie. Musée du Palais, Taipei

     

    « L’or jaune, le jade blanc, des perles claires comme la lune, des chansons limpides, des danses merveilleuses, une jeune beauté à renverser une ville, les autres ont tout cela, moi seul n’ai rien. Comme Hsiang yu** je n’ai que quatre murs pour m’entourer. À part cela j’ai aussi une étagère de livres. Si elle ne suffit à me rassasier, au moins elle rassasie les termites argentés. Un vieil ami au loin vient de m’envoyer un recueil de Tung po. Les vieux livres quittent tous la natte pour lui céder la place. Quand j’étais enfant, espiègle, pour les cent choses je n’étais pas paresseux, mais quand il s’agissait d’étudier, exprès je me levais tard. Mon père se fâchait, blâmait son fils sot et m’ordonnait, l’estomac affamé, de dévorer de vieux livres abimés. Avec la vieillesse pour les dix mille choses je suis à la traîne derrière les autres. Quand avec nonchalance je prends un vieux livre pour occuper mes yeux malades, dès qu’ils rencontrent le livre mes yeux malades se brouillent. Les caractères gros comme des mouches deviennent de vieux corbeaux. Mes yeux malades, que peuvent-ils donc faire avec de vieux livres ? Quand je feuillette un vieux livre, tout le temps je soupire. Ce recueil de Tung po je l’ai déjà, mais avant d’arriver au dernier chapitre ma main s’arrête. L’encre est imprimée de façon floue, le papier n’est pas bon. Ni bon papier, ni bonne calligraphie. Mais le texte vient d’être gravé sur du bois de jujubier de Fu sha. La gravure fidèle, vigoureuse et svelte ne trahit pas l’original. Le papier est comme un cocon de couleur de neige qu’on sort d’une bassine de jade, les caractères comme le dessin des oies sauvages du givre sur les nuages d’automne. Avec la vieillesse mes deux yeux voient comme à travers le brouillard, quand ils croisent des saules, quand ils croisent des fleurs, ils ne les remarquent même pas. Mais chaque fois qu’il croisent un beau livre neuf, toute la journée ils l’apprécient, ne veulent plus le quitter. Tung po est encore plus fou que moi, il a refusé d’échanger sa veste de toile grossière pour devenir l’un des trois ministres. De son pinceau surgit un langage étonnant, à balayer les chevaux ordinaires de dix mille générations. Vieil ami, tu t’apitoies, comme en vieillissant je deviens plus obtus, au lieu de m’envoyer un élixir pour soigner mes os malades, tu m’envoies ce livre pour me bousculer un peu. Je gratte ma tête blanche jusqu’à ce que la lampe bleue s’éteigne. »

     

    * Poète, peintre, 1037-1101

    ** Chef militaire de la fin de la dynastie Qin, 232-202 av. J.-C. Selon la légende il se serait décapité lui-même.

     

    Yang Wan Li

    Le son de la pluie

    Traduit du chinois par Cheng Wing fun & Hervé Collet

    Moundarren, 1988

    http://www.moundarren.com/poeteschinois/yangwanli

  • Beidao, « Questions au ciel »

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    DR

     

    « Ce soir la pluie tombe éparse

    la brise feuillette le livre

    le dictionnaire parle à mots couverts

    je ne peux lui résister

     

    Enfant je récitais des poèmes anciens

    sans comprendre

    debout, puni

    au bord du gouffre des commentaires

     

    La lune brille, quelques rares étoiles

    la main du Maître

    montre le gué des rêves

    les ombres miment l’existence

     

    des gens glissent à skis

    sur les pentes enneigées de l’instruction

    leur histoire

    glisse hors des frontières

     

    les mots ont glissé hors du livre

    la feuille blanche est atteinte d’amnésie

    je me lave les mains

    je déchire la feuille, la pluie cesse »

     

    Beidao (ou Bei Dao) ­– 1949

    Au bord du ciel

    Traduit du chinois par Chantal Chen-Andro

    Circé, 1995

    http://www.editions-circe.fr/livre-Au_bord_du_ciel-220-1-1-0-1.html

  • Han Shaogong, « Pa Pa Pa »

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    DR

     

    « À sa naissance, il dormit deux jours et deux nuits de suite sans ouvrir les yeux, sans manger ni boire. Son visage de mort effraya ses proches. Il ne poussa son premier cri qu’au bout du troisième jour. Lorsqu’il fut capable de se traîner par terre, il apprit à devenir un homme en subissant les moqueries des habitants de son village. Il sut très rapidement dire deux choses : l’une était “papa” et l’autre “putain de maman”. La dernière était un juron bien sûr, mais dans la bouche d’un enfant, il perdait tout son sens. On pouvait le considérer comme une simple onomatopée.

    Au bout de trois, quatre, puis cinq, sept et même huit années, il ne savait toujours dire que ces deux mots. Ses yeux restaient sans vie, ses mouvements lourds. Sa tête énorme avait une forme étrange. Elle ressemblait à une calebasse renversée qui aurait été remplie d’une curieuse matière faisant office de cerveau. Quand il avait mangé, il partait en se dandinant à travers le village, un reste de nourriture collé au coin des lèvres, la poitrine brillante de graisse. Dès qu’il rencontrait quelqu’un, homme ou femme, vieux ou jeune, il lui adressait familièrement son “papa”. Si la personne le fixait, il clignait les paupières en direction d’un point situé au-dessus de son interlocuteur, se mettait à rouler lentement ses yeux qui viraient au blanc et roucoulait son “putain de maman” avant de se retourner et de s’éloigner. Soulever les paupières lui demandait beaucoup d’efforts comme s’il ne pouvait rouler ses yeux qu’en tendant à l’avance tous les muscles de sa poitrine et de son cou. Tourner la tête lui coûtait autant d’efforts. Juchée sur un cou trop mou, elle pivotait en tous sens comme un moulin à poivre et ne parvenait à se stabiliser qu’après avoir décrit un large arc de cercle. Courir lui demandait encore plus de forces. Ses pas inégaux l’empêchaient de trouver son centre de gravité. Il ne pouvait avancer qu’après avoir incliné la tête et le torse et ne se guidait qu’en levant le regard haut vers ses sourcils. Il effectuait de très grandes enjambées, comme si, au cours d’une compétition, il parcourait au ralenti les derniers mètres le séparant de la ligne d’arrivée.

    On doit toujours avoir un nom, que ce soit pour figurer sur sa pierre tombale ou sur son faire-part de naissance. On l’appela donc Bingzai.* »

     

    * L’avorton

     

    Han Shaogong

    Pa Pa Pa

    Traduit du chinois par Noël Dutrait et Hu Sishe

    Alinéa, 1990, rééd. Éditions de L’Aube, 1995

  • Ge Fei, « La barque égarée »

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    DR

     

    « Un midi de la fin de l’été, alors que l’oncle faisait sa sieste dans la bibliothèque, il s’était rendu dans la cour du pavillon de bambou. Xing s’était endormie sur une chaise longue sous un ginkgo. Elle tenait à la main un livre sur les légendes des vingt-quatre périodes du calendrier solaire. Le livre ouvert se soulevait sur sa poitrine. Xiao se trouvait tout près d’elle, hypnotisé, assis sur un tabouret en bambou. Les craquements du tabouret le faisaient transpirer de peur. L’autre main de Xing retombait mollement sur le dossier de la chaise. Xiao entendait sa propre respiration, courte, oppressée. De la Lian* parvenaient des bruits de rames. Un papillon blanc, tout ensommeillé, était passé devant ses yeux. Il avait touché doucement le bout du doigt fin et doux de sa cousine, puis avait posé la main sur son poignet, à l’endroit du pouls. Il avait senti le sang couler rapidement sous la peau laiteuse. Elle ne se réveillera pas, avait-il pensé. »

     

    * Rivière, de la province de Guangdong, qui se jette dans le golfe du Tonkin.

     

    Ge Fei

    « La barque égarée » in Nuée d’oiseaux bruns

    Récits traduits du chinois par Chantal Chen

    Préface de Marie-Claire Huot

    Philippe Picquier, 1996

    http://www.editions-picquier.com/ouvrage/nuee-doiseaux-bruns/

  • Kouo Yu, « Longue nostalgie »

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    Illustration de Xu Baozhuan (1810-1885) pour Le Rêve dans le Pavillon rouge

     

       « J’y pense longuement…

       Mais à qui va ma pensée ?

     

    Depuis qu’il m’a quittée pour monter à cheval,

       Nuit après nuit je pleure en l’alcôve déserte.

    Dans le miroir de jade, à l’aube, j’épile mes sourcils en antennes ;

       Je vous en veux, mais en même temps je n’ai qu’amour pour vous.

    L’eau du lac cet automne a débordé ; blanches sont les fleurs de lotus.

       Mon cœur est blessé ; le soleil tombe, et deux canards s’envolent*

    Pour vous j’ai semé puis cueilli le lichen**.

       Dans le froid, la glycine s’étend le long des branches des pins sombres.

    Pour vous, j’ai mis de côté l’oreiller orné de corail.

       Les traces de mes larmes ont séché ; des toiles d’araignée sont nées.

    Qui aime n’aura jamais peur des cheveux blancs ;

       Mais pourquoi ne puis-je vous accompagner toujours ?

     

       Le vent et la pluie sifflent ;

       Cocorico, chantent les coqs !

       … Mais à qui va ma pensée ?

        À celui que j’ai vu en rêve. »

     

    * Le couple de canards mandarins est le symbole du couple parfait qui ne se quitte jamais.

    ** Usnée barbue (Usnea barbata), lichen médicinal.

     

     

    Kouo Yu (Kouo Yen-tchang) – 1316 - ?

     Traduit du chinois par Siao Che-kiun

    In Anthologie de la poésie chinoise classique

    Sous la direction de Paul Demiéville

    Gallimard, 1962, rééd. Coll. Poésie/Gallimard, 2000

  • Yang Wan Li, « Dans la Barque sous la neige, fatigué je m’endors »

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    « J’ai construit un petit studio, de la forme d’une barque, aussi l’ai-je appelé la Barque du pêcheur sous la neige. Aujourd’hui j’y étudie, fatigué m’endors. Brusquement le vent entre dans la pièce, remue dans le vase les fleurs de prunier si parfumées. Réveillé en sursaut, je compose ce poème.

     

    une petite chambre, la fenêtre claire, la porte à moitié fermée

    lisant un livre je m’endors, tout engourdi

    impudentes les fleurs de prunier me dérangent

    exprès elles dégagent leur parfum pour briser mon rêve »

     

    Yang Wan Li – 1127-1206

    Le son de la pluie

    Poèmes traduits du chinois par Cheng Wing fun & Hervé Collet

    Moundarren, 1988

    http://www.moundarren.com/poeteschinois/yangwanli